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Sam, 01/07/2017 - 00:00. Mis à jour le Ven, 25/08/2017 - 15:07 Elle a tout prévu, Claude Sarraute: quand elle ne sera plus que douleurs et perte d'autonomie, elle tirera sa révérence. La journaliste — chroniqueuse au journal Le Monde pendant trente ans, puis dans les Grosses Têtes avec Philippe Bouvard, avant d'intégrer la bande de Laurent Ruquier — chérit tant son indépendance qu'elle s'est organisée en conséquence. Elle a pris des dispositions «radicales» anticipées. Seulement, voilà: à 90 ans (le 24 juillet exactement), elle découvre que, sous son apparence de vieille dame fragile et menue, elle tient à la vie. C'est d'ailleurs le titre de son récit joyeux Encore un instant (Flammarion) dans lequel elle raconte avec humour et légèreté son parcours dans le grand âge et relate ce qui la rattache au plaisir de vivre. «Qu'est-ce que tu bois, toi? » Il est 18 heures et Claude Sarraute a hâte que je franchisse la porte de son bel appartement parisien avec vue sur la Seine et l'église Notre-Dame.
La journaliste et écrivaine de 89 ans (et demi) a écrit un livre où elle évoque avec tendresse ses «quatre-vingt-dix balais». Elle nous a reçus dans son lumineux appartement de l'île Saint-Louis, à Paris (IV e). Aux murs, des bibliothèques pleines d'ouvrages en tous genres. Au-dessus d'une fausse cheminée, quelques photos des hommes de sa vie et deux orchidées sur une étagère. Partout, une odeur de cigarette qui dépare dans ce lieu propre et ordonné sur lequel règne Jacques, homme de maison depuis vingt-sept ans. Claude Sarraute, elle, y vit depuis cinquante-sept ans. Ses trois maris s'y sont succédé. Le dernier, le philosophe Jean-François Revel, est mort en 2006. Pourquoi avoir voulu écrire ce livre sur les joies et les travers du grand âge? Le sujet est intime. Vous êtes courageuse de l'aborder. CLAUDE SARRAUTE. C'est un sujet tabou. Le grand âge, c'est le couloir de la mort. Le sujet n'est pas très ragoûtant, alors on l'écarte. Je l'ai écrit en trois mois, cet automne. J'étais très fière, j'avais l'impression d'être une pionnière en abordant ce sujet.
Mais quelques directeurs d'Ehpad du sud de la France se souviendront peut-être de lui en qualité de directeur de la DDASS du Var, poste qu'il occupe en 1996. Affectation étonnante pour un haut-fonctionnaire qui, 5 ans avant, sortait de l'ENA, direction la Cour des Comptes. Pour diriger son cabinet à Matignon, il a choisi un autre spécialiste des questions sociales. Et pas n'importe qui. Nicolas Revel, fils du journaliste Jean-François Revel et de la « grosse tête » Claude Sarraute, est depuis 2014 directeur de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie après avoir été secrétaire général-adjoint de l'Elysée de 2012 à 2014 sous François Hollande où il constituait un binôme avec un certain Emmanuel Macron. Enfin, la directrice chargée de la communication à Matignon, Mayada Boulos, est une ancienne du cabinet de Marisol Touraine. Passée depuis chez Havas, elle fut notamment responsable de la campagne lancée en début d'année par le Synerpa sur les métiers du grand âge. Retour aux actualités
Je me souviens de Revel (son mari, le philosophe Jean-François Revel) qui, sur son lit de souffrance à l'hôpital marmonnait des borborygmes. «Quoi, mon chéri? Je ne te comprends pas» et qui réclamait un Bloody Martini. Hans aussi est mort après avoir partagé avec moi une dernière vodka. Cette pulsion de vie, je la ressens aussi aujourd'hui. » Véronique Châtel