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Jutta Johanna Weiss est Ysé et Stanislas Nordey incarne Mesa Ysé: Vois-la maintenant dépliée, ô Mésa, la femme pleine de beauté déployée dans la beauté plus grande! Que parles-tu de la trompette perçante? Lève-toi, ô forme brisée, et vois-moi comme une danseuse écoutante, dont les petits pieds jubilants sont cueillis par la mesure irrésistible! Suis-moi, ne tarde plus! Grand Dieu, me voici, riante, roulante, déracinée, le dos sur la subsistance même de la lumière comme sur l'aile par-dessous de la vague! O Mésa, voici le partage de minuit! et me voici, prête à être libérée. Le signe pour la dernière fois de ces grands cheveux déchaînés dans le vent de la Mort! Mésa: Adieu! je t'ai vue pour la dernière fois! Par quelles routes longues, pénibles. Distants encore que ne cessant de peser l'un sur l'autre, allons-nous mener nos âmes en travail? Le partage de midi texte youtube. Souviens-toi, souviens-toi du signe! Et le mien, ce n'est pas de vains cheveux dans la tempête, et le petit mouchoir un moment. Mais, tous voiles dissipés, moi-même, la forte flamme fulminante, le grand mâle dans la gloire de Dieu, l'homme dans la splendeur d'Août, l'Esprit vainqueur dans la transfiguration de Midi!
« J'ai eu envie de mettre en scène un texte faisant la part belle à la poésie, au poème, au rêve et vraiment, de solliciter l'écoute du public. » Car le vers claudélien n'est pas rien, « c'est une poésie qui s'entend, il y a un souffle tout particulier dans son écriture ». Une poésie que Sterenn Guirriec a voulu offrir « avec des écarts de jeu, des phrases qui en sous-entendent d'autres, pour que jamais elles ne soient définitives ». Avec la tentative aussi « de traduire quelque chose qui est indicible, de creuser l'écart entre une envie de dire et la parole même, d'offrir du jeu partout », jusque dans la présence des corps sur scène. « Il y a des moments qui peuvent sembler immobiles mais on essaie de les habiter du vertige de mille possibilités, de mille envies », sourit Sterenn Guirriec. Le chemin de cette pièce a pris racine il y a dix ans, au Cours Florent. Sterenn a sollicité ses amis rencontrés alors pour ses premiers pas de mise en scène et de compagnie. Sterenn Guirriec magnifie Le Partage de midi de Claudel - Guéret (23000). Peut-être justement parce que « cette histoire ouvrait sur l'inconnu, sur l'avenir, sur cette terre étrangère », comme Le Partage de midi.
Et le premier acte, dans le huis clos du bateau, est presque conçu comme une cantate à quatre, loin de tout réalisme. Réalisme banni également de la scénographie (Bertrand Nodet) qui, pour chacun des trois actes, met en jeu un élément symbolique simple, fort et poétique. Les rayons du soleil flamboient au premier acte à partir de quatre banderoles dorées suspendues comme des voiles, l'espace ensuite s'assombrit et s'embrume, faiblement éclairé par des spots posées au sol. Enfin les dernières scènes baignent dans une atmosphère presque irréelle par la présence de miroirs déposés sur le plateau. Théâtre. « Partage de midi ».. Un spectacle puissant, au lyrisme incandescent. Cette première mise en scène est une belle surprise!
Partage de midi est une pièce qui croise tant de perspectives qu'il n'est guère aisé de trouver quel fil directeur tendre au public afin qu'il adhère et chemine durant 2h40 dans cette structure sentimentale et réflexive passionnelle, passionnante, mais dense. Dans ce dessein, Eric Vigner dresse une mise en scène élégante, au symbolisme simple, mais efficace (gong en forme de miroir solaire, paon vaniteux et immortel, vigie à longue-vue qui recherche les terres perdues, la terre à conquérir…). Mais dans ce drame au livret stylisé qu'est Partage de midi, la mise en scène, la scénographie – le décor aussi bien que les lumière et les déplacements – sont au plus un écrin pour le texte et son énonciation. ERIC VIGNER AU TNB : UN PARTAGE DE MIDI QUI PERD LE NORDEY. A la limite, une récitation habitée et colorée par 4 comédiens assis sur une chaise tout du long pourrait suffire. Au demeurant, au TNB, Jutta Johanna Weiss est Ysé et Stanislas Nordey campe Mésa. La vision d'Ysé héritée de ma lecture de Partage de Midi dessine une femme aux charmes subversifs et à la civilité d'une spontanéité animale, une dame délicieusement sauvage.
« On ne sait pas ce qu'il y aura demain mais on part, on s'en va… » è Où & quand? Mardi 10 février à 20 h 30, à l'espace Fayolle à Guéret, de 3, 20 à 17 €, réservations auprès de La Fabrique au 05. 55. 52. 84. 94. Julie Ho Hoa