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par Isabelle Burgun Le 19 août, les scientifiques à bord du brise-glace allemand Polarstern ont atteint le Pôle Nord en un temps record. Il n'y a pas si longtemps, ils auraient dû traverser une région couverte d'une glace dense, vieille de plusieurs années. Aller au pole nord brise glace de. En son absence, il leur a fallu seulement six jours pour relier le détroit de Fram, au nord du Groenland, au Pôle Nord. Pas de quoi étonner Bruno Tremblay, coauteur d'une étude qui, en avril, concluait que la banquise de l'océan Arctique pourrait disparaitre chaque été d'ici 2050. « Le Passage du Nord-Ouest est toujours ouvert alors qu'auparavant, c'était une année sur deux », ajoute ce professeur au Département des sciences atmosphériques et océaniques de l'Université McGill. « Pour que cela redevienne occasionnel, et que l'Arctique conserve une banquise d'été, nous devons diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. » L'équipe derrière cette étude a examiné la variation de la superficie et du volume des glaces de mer de l'Arctique au cours des dernières décennies.
Mais d'un point de vue climatologique, la fonte spectaculaire de l' Arctique a ranimé la question des routes maritimes passant par le pôle. Au pôle Nord, il existe actuellement deux routes maritimes: le passage du Nord-Est qui suit les côtes russes, et le passage du Nord-Ouest qui longe les côtes canadiennes. Aussi appelée route maritime du nord, la voie qui passe près de la Russie n'est actuellement navigable qu'en été. Des brise-glaces tentent tant bien que mal de prolonger le plus longtemps possible cette voie maritime. C'est le chemin le plus court pour aller de l'Europe vers l'Asie. Encore plus souvent fermé, le passage du Nord-Ouest est en outre plus dangereux. Seuls les brise-glaces les mieux équipés s'y aventurent. Aux abords du pôle Nord, la glace témoin et victime du réchauffement climatique - GoodPlanet mag'. Théoriquement, ce passage n'est ouvert qu'une fois tous les sept ans! Récemment, une équipe de recherche de l'université de Californie à Los Angeles (États-Unis) s'est intéressée à l'évolution future de l'accessibilité des voies maritimes durant le mois de septembre, période durant laquelle la glace est à son minimum d'épaisseur.
REPORTAGE - Avec la fonte de la banquise, le trafic maritime s'intensifie, l'appétit pour les hydrocarbures s'aiguise. Et la Chine entre dans le grand jeu polaire. Des bateaux pourraient passer par le pôle Nord d'ici 30 ans. Envoyé spéciaL à Tromso (Norvège) Cette carte du pôle Nord que tous les écoliers ont eu sous les yeux, où l'Arctique apparaît comme une immense tache blanche séparant l'Asie des Amériques, sauvage, inviolée, infranchissable, appartient-elle au passé? Ole Arve Misund, directeur de l'Institut polaire norvégien, n'a guère de doutes: «Dans vingt ou trente ans, probablement, il n'y aura plus de glace au pôle Nord pendant l'été, et l'océan Arctique va devenir accessible. » Cette réalité, disséquée la semaine dernière par les centaines de scientifiques, chefs d'entreprise et chercheurs réunis à Tromso, en Norvège, lors d'un forum intitulé Artic Frontiers, entraîne des réactions forcément contrastées. « C'est comme si l'on avait découvert une nouvelle planète, un nouvel océan » Tero Vauraste, patron de la société Arctia, qui gère une flotte de neuf brise-glace Du côté des chercheurs, le cri d'alarme est sans appel.