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À la suite d'une fortune de mer, Iphicrate, noble Athénien, et son domestique, Arlequin, échouent sur une île nommée « l'île des Esclaves ». Les amis d'Iphicrate sont morts dans le naufrage, Arlequin a récupéré une bouteille de vin. Alors que le maître qui se sent en danger, est pressé de partir à la recherche de ses camarades et qu'il espère quitter l'île le plus rapidement possible, son serviteur ralentit le pas et n'a pas les mêmes intentions que son maître. Scène 1 La scène est dans l'île des esclaves. Le théâtre représente une mer et des rochers d'un côté, et de l'autre quelques arbres et des maisons. (…) IPHICRATE. − Eh! ne perdons point notre temps; suis-moi: ne négligeons rien pour nous tirer d'ici. Si je ne me sauve, je suis perdu; je ne reverrai jamais Athènes, car nous sommes seuls dans l'île des Esclaves. ARLEQUIN. − Oh! oh! qu'est-ce que c'est que cette race-là? IPHICRATE. − Ce sont des esclaves de la Grèce révoltés contre leurs maîtres, et qui depuis cent ans sont venus s'établir dans une île, et je crois que c'est ici: tiens, voici sans doute quelques-unes de leurs cases; et leur coutume, mon cher Arlequin, est de tuer tous les maîtres qu'ils rencontrent, ou de les jeter dans l'esclavage.
Tout en irait mieux dans le monde, si ceux qui te ressemblent recevaient la même leçon que toi. Adieu, mon ami; je vais trouver mes camarades et tes maîtres. Il s'éloigne. IPHICRATE, au désespoir, courant après lui, l'épée à la main: Juste ciel! Peut-on être plus malheureux et plus outragé que je le suis? Misérable! Tu ne mérites pas de vivre. ARLEQUIN: Doucement; tes forces sont bien diminuées, car je ne t'obéis plus, prends-y garde. Marivaux, L'Île des esclaves - Scène 1 Introduction Suite à un naufrage, Iphicrate, un jeune maître athénien et Arlequin, son esclave, ont échoué sur l'île des esclaves, habitée par d'anciens esclaves qui suppriment les maîtres ou qui les jettent dans l'esclavage. Alors qu'Iphicrate désormais en danger, est pressé de partir à la recherche de ses camarades, et qu'il espère quitter l'île le plus rapidement possible, Arlequin ralentit le pas et n'a pas les mêmes intentions que son maître. Arlequin, dans ce passage, quitte son rôle d'esclave et expose la nouvelle situation dans laquelle le maître, Iphicrate, va subir l'épreuve de l'esclavage.
Voici une lecture analytique de la scène d'exposition de la comédie de Marivaux, L'île des esclaves, réalisée en classe de 1ère en français dans le cadre de la séquence "Le théâtre et la question de la mise en scène". Note au bac de français: 20/20 Introduction Marivaux (1688-1763): auteur de théâtre ( Le jeu de l'Amour et du Hasard, 1730), L'île des esclaves, 1725). Il est confronté à deux périodes: la tradition classique du XVIIe siècle avec ses règles et les nouvelles idées progressistes du siècle des Lumières. Il utilise aussi la tradition de la Commedia dell'Arte pour faire passer ses idées. Situation/ Présentation: Cette scène est la scène d'exposition de la pièce, Marivaux doit installer la situation initiale, présenter les personnages et les enjeux de la pièce. On y rencontre Iphicrate et son valet Arlequin qui échouent sur une île déserte. Lecture: Je vais maintenant procéder à la lecture du texte: Le théâtre représente une mer et des rochers d'un côté, et de l'autre quelques arbres et maisons IPHICRATE, après avoir soupiré.
Puis il est sérieux (didascalie: "se reculant d'un air sérieux") et il expose par une tirade les nouveaux rapports et l'enjeu de la pièce de façon raisonnée, car la tirade est construite. Cet Arlequin n'est pas aliéné, il comprend très bien les nouvelles règles du jeu. Arlequin prend deux attitudes opposées (le rire et le sérieux). - Relations marquées par une grande tension entre les deux personnages (enchaînement des répliques, communication... ). On passe de l'insulte par Iphicrate ("esclave insolent") à la moquerie et l'insolence par Arlequin (didascalie: "riant" et "Ah! ah! vous parlez la langue d'Athènes") et la provocation (interrogation, exclamation). - Ton très passionné ("misérable, tu ne mérite pas de vivre"), le maître va jusqu'au désir de tuer. - Ton d'arlequin ("je ne t'obéis plus, prends y garde") qui menace son maître et l'avertit, il guette son interlocuteur. - La violence du maître, qui a un ton passionné, il en veut à Arlequin, il ne se méprise pas. - Le pardon d'Arlequin, qui montre que c'est un esclave qui se maîtrise ("mais va je te le pardonne").
Arlequin est donc un personnage comique qui a quand même une vraie profondeur. Conclusion: dès le début, on voit que c'est une pièce sociale et philosophique. Il y a une dénonciation du comportement des maîtres envers leur valets De plus il y a une dénonciation de la loi du plus fort. Maintenant qu'Arlequin le pouvoir que va-t-il en faire? Est-ce qu'il va en abuser?... Uniquement disponible sur