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La campagne 2020 a été une fois de plus marquée par des cas identifiés de pertes de récoltes de blé dues à une infestation de carie. Cette maladie est, dans la plupart de cas, transmise par les semences mais peut également l'être par le sol. Depuis plusieurs années, le réseau FNAB se mobilise pour identifier et accompagner les producteur-trices touché-es par cette maladie. Par exemple, en 2019 le Puy de dôme a vu la recrudescence de la Carie du Blé. Plusieurs centaines de tonnes avaient été déclassées en alimentation du bétail générant une moindre plus-value pour les agriculteurs et mettant en péril le besoin local de farine de blé Bio. Après plusieurs réunions de travail avec le collectif plusieurs mesures ont été adoptées par les paysans: Analyses systématiques des lots de Blé destinés à être semés. Renouvellement en semences certifiées en cas de contamination. Traitement préventif des semences avec du COPSEED et/ou au vinaigre blanc. Mise en place d'Avoine pour la floconnerie dans les parcelles adéquates pour limiter la présence du blé dans la rotation.
Une maladie à prendre très au sérieux Des agriculteurs du département et des organismes stockeurs nous ont alertés sur la présence de carie sur des parcelles de blé dans le département. L'article ci-après vous rappelle les principales informations et précautions à prendre vis-à-vis de cette maladie. La carie est en fait un champignon qui attaque la majorité des céréales: le blé, l'épeautre, l'engrain et le triticale. L'avoine n'est apparemment pas concernée. La contamination se réalise principalement par la semence mais également par le sol. Elle a lieu lors de la récolte (dissémination des spores sur terre), dans les machines de récolte (moissonneuse, remorque, …), de stockage / triage, et lors des semis (grains cariés semés). Les champignons se multiplient très rapidement: 1% d'épis cariés à la récolte de la future semence = 62% d'épis cariés à la récolte qui suit (Source: expérimentation ARVALIS) L'unique présence de carie dans un lot interdit son utilisation en tant que semence ( norme carie du GNIS = 0%).
Il peut être également intéressant de faire analyser ses lots de semences de ferme afin de détecter la présence ou non de spores. Le traitement des semences Le traitement des semences et en particulier des semences de ferme est indispensable pour limiter les risques de propagation de la maladie. Pour cela, il existe différents produits autorisés en agriculture biologique. Deux produits disponibles en bio ont une bonne efficacité contre la carie: – le traitement au vinaigre (1L de vinaigre à 8% mélangé avec 1 L d'eau par quintal de blé) – le traitement au cuivre L'avantage du traitement au vinaigre est qu'au bout de 6 mois, il s'est totalement évaporé et la semence est donc considérée comme non traité. Il est donc possible de la commercialiser en alimentation. Choix de l'espèce et de la variété Les espèces de céréales sont plus ou moins sensible à la carie. Les plus sensibles, auxquelles il faut être particulièrement attentif sont les épeautres et le blé. Les autres céréales sont beaucoup moins sensibles.
Communication et transparence entre les agriculteurs. Toutes ces mesures préventives et curatives ont permis cette année une très nette amélioration de la situation. Même si quelques cas de Carie ont encore été recensés, aucun lot n'a été déclassé dans le Puy-de-Dôme. Ce retour d'expériences met en évidence l'importance de la technique, de la communication pour limiter les risques sanitaires dans un contexte de changement climatique. Néanmoins, vous pouvez également trouver de précieuses informations sur cette maladie dans les documents édités par l'ITAB dont ce schéma de décision (cf fiche Liveseed) qui résume toutes les informations utiles à prendre en compte pour gérer un lot de semences infesté par la carie: A toute fin utile, vous trouverez des informations sur la carie et ses leviers de gestion sur cette page web: article rédigé par Romain Coulon (Bio 63) et Sébastien Bonduau (FNAB)
L'efficacité augmente avec la concentration d'acide acétique. Mais un dosage trop fort peut entrainer une diminution du taux de germination. Pour 100 kg de semences: 1 l vinaigre (8% d'acide acétique) + 1 l d'eau froide La poudre de graine de moutarde (faible efficacité) Pour 100 kg de semences: 1, 5 kg de graines de moutarde en poudre + 4, 5 l d'eau Laboratoires pouvant effectuer les analyses de caries (par soucis d'organisation les appeler avant l'échantillonnage): FREDEC Midi Pyrénées, Castanet Tolozan. Tél:05. 62. 19. 22. 30 Station Nationale des Essais de Semences, Beaucouzé. Tél:02. 41. 58. 21 ou 02. 24 Pour plus d'infos: Carie du blé, fiche n°51, p157 dans Guide grandes cultures bio en Bourgogne
Dans ce cas, seule l'autoconsommation fourragère reste possible si la contamination n'est pas trop sévère et que les grains restent appétants (pas de toxicité). Les grains issus de parcelles contaminées ne peuvent bien entendu pas être utilisés comme semence de ferme. Le grain contaminé récolté doit être si possible brossé, ce qui élimine une grande partie des spores, nettoyé à l'aide d'un nettoyeur-séparateur et/ou lavé à l'eau. Le matériel de stockage doit également être lavé à l'eau et au vinaigre. Comment gérer les parcelles contaminées? Il est conseillé de laisser les spores en surface 2 à 4 mois après la moisson afin de favoriser leur germination. Si un labour est prévu, l'idéal est de le retarder jusqu'au début de l'hiver ou au printemps (et donc de ne pas semer de culture d'hiver). Eviter ensuite de semer des céréales à paille pendant 5 campagnes (hors avoine, qui est résistante, voire orge et seigle qui sont peu sensibles) car le champignon se conserve dans le sol pendant plusieurs années.