pakdoltogel.net
Livres numériques gratuits et libres de droits " La Tempête " 1611 0. 17 Mo 0. 3 Mo
Alors, la carcasse d'un navire débordait du cadre scénique, la tempête faisait rage dans les huniers, les marins s'évertuaient à rester debout dans le fracas des mâts qui se brisaient devant la force des déferlantes 3. 6 Dans cette nouvelle interprétation, rien de cela. Le dépouillement est total. Carsen a choisi de circonscrire la tempête dans le mental de Prospero, lui-même interné dans la cellule blanche d'un hôpital psychiatrique. La scène est complètement nue mis à part un lit de fer sur lequel repose Prospero (Michel Vuillermoz) à l'ouverture du spectacle. La tempête shakespeare texte integral. L'espace est fermé, clos, c'est une boîte blanche complètement lisse, refermée sur elle-même. Le fond de scène, de dimensions plus réduites, produit un effet d'enfermement quasi-étouffant, sans échappatoire. Prospero est vêtu d'un sobre pyjama blanc, pieds nus; il en est de même pour Ariel (Christophe Montenez) 4. Mais dès que Prospero a réussi à endormir Miranda (Georgia Scalliet), à même le sol (Acte 1, scène 2 5), que le lit a disparu, c'est bien lui qui commande aux vents de se lever par un léger signe de la main qui, par un effet d'ombres portées sur les parois du dispositif, s'agrandit comme par magie, lui conférant force et autorité.
Une fois le coffre vide, Ferdinand et Miranda s'y réfugient pour se jurer leur amour mutuel. Ils sont dans leur petit domaine personnel, seuls au monde, enfin, le croient-ils, tandis que Prospero les observe de loin (« Prospero at a distance, unseen to Ferdinand », didascalie III, 1, 16) 11 Le masque que convoque Prospero (IV, 1) est sous le signe de la magie lumineuse. La tempête shakespeare texte intégral et. Le cadre scénique et les premiers balcons de la salle Richelieu sont projetés en miroir sur le plateau, induisant une troublante mise en abyme théâtrale. La vidéo permet aussi des alternances de fondus enchaînés qui jouent sur l'échelle des personnages, les visages gigantesques glissant parfois sur le corps des déesses (interprétées par une seule actrice, Elsa Lepoivre), si bien que son visage est démultiplié alors qu'elle reste à taille humaine. Cette technique produit un effet fantasmagorique et irréel de toute beauté. 12 Cette mise en scène n'est pas du goût de certains journalistes. Fabienne Pascaud critique « cette interprétation univoque et sinistre 7 ».