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Et si nous levions quelques clichés... Au cœur du village festivalier, nous vous proposons un temps de réflexion. Monstres on ne danse pas pour rien de. Serge Mboukou, anthropologue et professeur de philosophie, accompagné d'un artiste programmé au festival, va brandir un grand ballon de baudruche: un ballon empli de nos mythes, de nos préjugés et de nos certitudes confortables. Et c'est au travers de l'analyse, de la relecture de l'actualité et d'épisodes historiques, qu'il va introduire la petite aiguille du doute. Et paf, l'air va-t-il sortir et les fenêtres sur la complexité du monde vont-elles s'ouvrir?
Après le succès d' Au-delà lors du festival d'Avignon 2013, DeLaVallet Bidiefono propose sa nouvelle création, mêlant danse, musique et vidéo autour de l'idée de construction. DeLaVallet Bidiefono, né dans les années 1980 à Pointe-Noire au Congo, commence par être chanteur avant de s'intéresser à la chorégraphie qu'il apprend en autodidacte. En 2001, il s'installe à Brazzaville et fonde la Compagnie Baninga. Artiste engagé dans la vie artistique de son pays, DeLaVallet a par ailleurs collaboré avec les metteurs en scène David Bobée et David Lescot ou avec le dramaturge Dieudonné Niangouna. Après Au-Delà, créé au Festival d'Avignon, Monstres – on ne danse pas pour rien quitte les tourments de la guerre pour raconter un autre combat. Celui de construire son rêve, un lieu dédié à la danse à Brazzaville. Dix danseurs et quatre musiciens multi-instrumentistes s'engagent dans la danse avec une énergie « monstre ». Monstres on ne danse pas pour rien dans. Ici, on ne chôme pas, il s'agit de construire l'avenir. Dans un décor d'échafaudages qui portent les musiciens, femmes et hommes lancent leurs corps dans la bataille.
Sa dernière création Monstres, on ne danse pas pour rien, datant de septembre, évoque justement cette lutte incessante pour bâtir cet espace, finaliser ce chantier, décor du spectacle. Dix danseurs, hommes et femmes, portés par des gestuelles électriques, acrobatiques parfois, pleine de vie(s) et de pulsions flamboyantes, étreignent leurs rêves, les appellent à eux par la danse. Et les appellent pour les autres également. Delavallet Bidiefono / Monstres, on ne danse pas pour (...) - Alfortville. La danse, arme subtile et indolore contre l'ignorance et la soumission, voilà ce que Delavallet Bidiefono concrétise à travers ces corps noueux, bondissant comme des diables et volontaires dans l'acte de créer. Créer l'espoir, créer un changement politique et social, créer tout court. Rythmé par trois musiciens en live, cette pièce chorégraphique est elle-même un monstre esthétiquement beau, aux lumières léchées, aux mouvements sublimés, aux regards pleins et habités des danseurs et danseuses. Après avoir vu Monstres, On ne danse pas pour rien, le spectateur sort de la salle un peu groggy, avec l'envie folle d'abattre tous les murs autour de soi, d'abattre tout ce qui empêche les rêves de devenir réalité.