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Je préfère flâner le long des sucreries Où sont les sacs repus que gonfle un sucre brun autant que ma peau brune. Je préfère vers l'heure où la lune amoureuse parle bas à l'oreille des cocotiers penchés écouter ce que dit dans la nuit La voix cassée d'un vieux qui raconte en fumant les histoires de Zamba et de compère Lapin et bien d'autres choses encore qui ne sont pas dans les livres. Les nègres, vous le savez, n'ont que trop travaillé. Pourquoi faut-il de plus apprendre dans les livres qui parlent de choses qui ne sont point d'ici? Et puis elle est vraiment trop triste leur école, triste comme ces messieurs de la ville, ces messieurs comme il faut qui ne savent plus danser le soir au clair de lune qui ne savent plus marcher sur la chair de leurs pieds qui ne savent plus conter les contes aux veillées. Seigneur, je ne veux plus aller à leur école. Guy TIROLIEN
Aux racines de l'histoire africaine et la supercherie du Mémorial ACTe avec Guy Tirolien Balles d'or de Guy Tirolien Et puis elle est vraiment trop triste leur école triste comme ces messieurs de la ville ces messieurs comme il faut qui ne savent plus danser le soir au clair de lune qui ne savent plus marcher sur la chair de leurs pieds qui ne savent plus conter les contes aux veillées - Seigneur je ne veux plus aller à leur école. Prière d'un Petit Enfant Nègre Commenter J'apprécie 28 0 Nous unirons nos voix en un bouquet de cris à briser le tympan de nos frères endormis; et sur la proue ardente de nos îles, les flammes de nos colères rougeoieront dans la nuit en boucans d'espérance. Nous obligerons la fleur sanglante du flamboyant à livrer aux cyclones son message de feu; et dans la paix bleutée des aubes caraïbes nos volcans réveillés cracheront des mots de soufre. Mais forts de la nudité riche des peuples sans racine nous marcherons sereins parmi les cataclysmes. Adieu "Adieu Foulards" Commenter J'apprécie 22 0 Commenter J'apprécie 16 0 Commenter J'apprécie 13 0 Je ne veux pas céder aux sourds et aux avides vifs à escamoter comme un écu d'argent la lumière de mon verbe.
Seigneur je suis très fatigué Je suis né fatigué Et j'ai beaucoup marché depuis le chant du coq Et le morne est bien haut qui mène à leur école, Seigneur, je ne veux plus aller à leur école, Faites, je vous en prie, que je n'y aille plus. Je veux suivre mon père dans les ravines fraîches Quand la nuit flotte encore dans le mystère des bois Où glissent les esprits que l'aube vient chasser Je veux aller pieds-nus par les rouges sentiers Que cuisent les flammes de midi Je veux dormir ma sieste au pied des lourds manguiers Je veux me réveiller Lorsque là-bas mugit la sirène des blancs Et que l'Usine Sur l'océan des cannes Comme un bateau ancrée Vomit dans la campagne son équipage nègre... Seigneur, je ne veux plus aller à leur école Faites, je vous en prie, que je n'y aille plus Ils racontent qu'il faut qu'un petit nègre y aille Pour qu'il devienne pareil Aux messieurs de la ville Aux messieurs comme il faut. Mais moi je ne veux pas Devenir, comme ils disent, Un monsieur de la ville Un monsieur comme il faut.