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Prenons l'exemple d'un historien à tendances marxistes qui s'intéresseraient à larévolution française de 1789: ses tendances politiques risquent de fonctionner comme un filtre entre lui et sonobjet d'étude, de sorte qu'il lui sera impossible de la traiter avec l'objectivité que l'on attend d'un véritablescientifique. C'est donc en raison de la nature propre de son objet d'étude que le discours de l'historien ne peut êtrecru sans réserves: parce que la réalité humaine est complexe et le regard d'un individu sur elle nécessairementpartial et déterminé par ses particularités empiriques (âge, sexe, milieu social, vécu…) que nous ne pouvons croireles historiens qu'en apportant de prudentes réserves à cette croyance. L'historien, qui prétend se distinguer duromancier par son objectivité, son regard dépassionné sur les faits, est donc lui aussi guidé par des motifs purementsubjectifs. De même que le romancier n'écrit ses œuvres que sur des thèmes qui le passionnent profondément, lesollicitent intimement, l'historien est également mu par des motifs entièrement subjectifs.
a) Le souci moral. b) Des protagonistes devant une toile de fond. c) L'histoire est brillante; par exemple, chez Froissart elle illustre l'idéal romanesque et chevaleresque. Inversement, le roman se plaît dans un passé de fantaisie (Persans, Romains, Gaulois). II. Lorsque le roman se charge de réalités. 1. L'objet: il devient presque identique. Il consiste à saisir l'homme dans la collectivité (Le Rouge et le Noir a pour sous-titre: Chronique du XIXe siècle, ce qui présente tout à fait le romancier comme l' « historien du présent ». Voir de même, dans le passé, Chroniques italiennes de Stendhal, Chronique du Règne de Charles IX de Mérimée, etc. « REMARQUE PRÉLIMINAIRE Le libellé de l'énoncé (notamment l'expression: « des romantiques aux naturalistes ») impose une restriction à la généralité de la phrase de Duhamel. Sans faire de plan chronologique, il sera préférable de tenir compte des limites assignées. De plus, Ha formule ainsi présentée (le « mot » de Duhamel, au complet, est: « Je tiens que le romancier est l'historien du présent, alors que l'historien est le romancier du passé », Nuit de la Saint-Jean, préface, Mercure de France) implique que le devoir porte sur le roman et non sur l'histoire.
Le romancier n'est pas un valet des historiens L'Ignorance est votre troisième roman écrit en français. Comment vos relations avec cette langue évoluent-elles? Restez-vous nostalgique du tchèque, comme lorsque l'un des personnages du livre, Josef, bavarde avec son ami N. dans sa langue natale? Non, pas de nostalgie. Car, contrairement à Josef, je bavarde en tchèque tous les jours avec ma femme. Mais, depuis vingt-huit ans, le monde autour de moi est français, il me parle en français et je lui parle en français. Tous les jours, je peux donc constater la différence profonde entre la langue natale et la langue apprise. Quand je parle en tchèque, les phrases sortent d'elles-mêmes de ma bouche, incontrôlées, lâchées par les automatismes installés dans mon cerveau depuis mon enfance. En français, par contre, rien pour moi n'est automatique. Là, tout est conscient. Tout est réfléchi. Pesé. Contrôlé. Mais aussi nouveau. Conquis. Surprenant. Emerveillant. Chaque mot, chaque forme grammaticale.
Si le vent a porté cette rumeur jusqu'au Père-Lachaise, où Michelet repose, notre historien ne s'en est sans doute pas félicité. Il s'i...