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Ces couples étonnants, décalés, qui s'appuient l'un sur l'autre pour tenter plus ou moins maladroitement de résister aux difficultés de leur propre vie. » Toutes les armes du rire Fidèle à l'esprit de loufoquerie qui a fait son succès, le père des Deschiens s'inspire de Bouvard et Pécuchet non pas pour créer une adaptation fidèle du roman de Flaubert, mais pour projeter les deux personnages dans son propre univers. Un univers qui combine ici hier et aujourd'hui, en déployant toutes les armes du rire. Comique de mots, comique de gestes, comique de situations, comique de caractères… Le résultat est détonnant. Jérôme Deschamps devait trouver un complice profondément singulier pour incarner à ses côtés toutes les nuances de drôlerie, d'excentricité, d'humanité nécessaires à ce projet. Il l'a trouvé en la personne du toujours surprenant Micha Lescot. Le duo de clowns équilibristes que forment sur scène les deux comédiens (accompagnés par les remarquables Lucas Hérault et Pauline Tricot) semble exister depuis toujours.
1 Édition électronique des Dossiers de Bouvard et Pécuchet
Le roman s'interrompt brusquement au chapitre dix sur l'échec éducatif de Bouvard et Pécuchet, les deux « orphelins » dont ils ont volontairement assumé la charge et entrepris l'éducation se montrant totalement rétifs à leur pédagogie (pourtant inspirée des meilleurs auteurs). La fin? Le manuscrit de Flaubert contient un plan de la fin du roman, où l'on voit que lassés par tant d'échecs, abandonnés par les orphelins, il leur vient une dernière idée: « copier comme autrefois », et ils font venir de Paris de quoi fabriquer un bureau. Raymond Queneau suggère que parmi les ouvrages qu'ils copieraient alors pourrait bien figurer le Dictionnaire des idées reçues [ 1]. Origine et accueil du roman Le projet de ce roman remonte à 1872, puisque l'auteur en fait part à George Sand dans un courrier où il affirme son intention comique. Dès cette époque, il songe à écrire une vaste raillerie sur la vanité de ses contemporains. Entre l'idée et la rédaction interrompue par sa mort, il aura eu le temps de collecter une impressionnante documentation: on avance le chiffre de mille cinq cents livres.
Au premier tableau, vêtus de noir et portant chapeaux melons, ils paraissent deux copies de Vladimir et Estragon. Mais nos héros n'attendent pas Godot, d'ailleurs ils n'attendent rien ni personne, ils n'ont pas le temps. Ils ont trop à débiter. Poncifs, préjugés, clichés, idées reçues… se bousculent, avec toujours en filigrane un contentement de soi et une bienveillance à l'égard de leur petite personne qui achèvent le ridicule. On rit beaucoup d'eux qui nous rappellent les grands débats si souvent fumeux ou ces conversations de hasard quand chacun prend la parole tant bien que mal. Mais finalement, si l'on veut être honnête, on finit par rire surtout de la nature humaine en général. 2) Si le texte est savoureux et même désopilant, il s'agit avant tout d'un spectacle de Jérôme Deschamps, et l'humour est aussi visuel et sonore. Les deux comparses se jouent de leur physique diamétralement opposé mais complémentaire. Et Deschamps comme à son habitude crée un grand mouvement sur le plateau, fait de gags, de surprises, d'élans, de gestes, de déplacements où les accessoires jouent un rôle prépondérant.
Chapeau! comme dit Bouvard. Crédit P. Victor Crédit P. Victor Crédit Enguerrand Bouvard et Pecuchet, d'après Gustave Flaubert Adaptation et mise en scène Jérôme Deschamps Avec Jérôme Deschamps, Micha Lescot, Pauline Tricot et Lucas Hérault Costumes de Macha Makeïeff Théâtre de la Ville, jusqu'au 10 octobre, Réservations au 01 42 74 22 77
Foncièrement idiots tous les deux, ils aiment paradoxalement manier les idées, les grandes de préférence, et manifestent un intérêt profond pour l'avancée du monde, les découvertes scientifiques, les nouveaux procédés… Tout y passe. Flaubert voulait intituler au départ son livre « Encyclopédie de la bêtise ». POINTS FORTS 1) Micha Lescot, grand et mince, aux allures de point d'exclamation, est Bouvard. Jérôme Deschamps, plus court et moins fin, ressemble à un point d'interrogation, il est Pécuchet. Au premier tableau, vêtus de noir et portant chapeaux melons, ils paraissent deux copies de Vladimir et Estragon. Mais nos héros n'attendent pas Godot, d'ailleurs ils n'attendent rien ni personne, ils n'ont pas le temps. Ils ont trop à débiter. Poncifs, préjugés, clichés, idées reçues… se bousculent, avec toujours en filigrane un contentement de soi et une bienveillance à l'égard de leur petite personne qui achèvent le ridicule. On rit beaucoup d'eux qui nous rappellent les grands débats si souvent fumeux ou ces conversations de hasard quand chacun prend la parole tant bien que mal.