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Roberto Scandiuzzi & Sergio Vitale - La Force du Destin (© David Herrero) Roberto Scandiuzzi possède une voix de basse, étendue, projetée, à la diction idéale. Habitué de l'œuvre, il chante par cœur les deux rôles qui lui sont attribués. Le Marquis de Calatrava, tout d'abord: le père de Leonora, auquel il prête la voix héroïque, dure, cassante, qui sied pleinement au rôle (émouvant jusque dans sa malédiction Vil seduttor! Ce que tambourine le choeur de la force du destin episode 4. infame figlia! ). Il incarne ensuite Padre Guardiano, figure de la religion consolatrice et rédemptrice, avec une voix alors chaleureuse, émouvante et pleine d'humanité. Gezim Myshketa campe avec conviction Carlos, le frère de Leonora, d'une voix de baryton Verdi convaincue, large, d'une pâte sonore ample et lui permettant une incarnation dramatique (quoique la diction soit un peu pâteuse, avec une limite dynamique qui le voit couvert par le fortissimo orchestral et choral). Il interprète avec engagement ce personnage torturé, sa quête de vengeance effrénée où se mêlent les passions, de l'amitié au remord, avec l'amour propre.
Les cordes sont fougueuses dès la célèbre ouverture dans des traits d'orchestre extrêmement propres, les bois font entendre des timbres particulièrement beaux et ensemble (notamment la clarinette à laquelle Verdi offre de multiples occasions de charmer, avec un timbre légèrement métallique qui magnifie des phrasés très conduits) et les cuivres éclatants. La Force du Destin de Verdi, à l’Opéra Bastille (novembre 2011) (Chronique) | Opera Online - Le site des amateurs d'art lyrique. Si une sécheresse du son de l'ensemble attire d'abord l'oreille, elle s'y fait rapidement, avec la possibilité d'apprécier les moindres détails, grâce à une interprétation très nette et très équilibrée. Les musiciens continuent sur l'excitante lancée de cette introduction fort enthousiasmante, mais le chef veille aux équilibres et à ne pas couvrir le plateau. Le Chœur de l'Opéra Royal ne fait hélas pas preuve de la même énergie pétillante, sans effet de masse ni articulation très compréhensible. Mais, grâce à la préparation de leur chef Denis Segond, les artistes ne manquent pas d'homogénéité dans les parties piani, tellement accomplies qu'elles en deviennent parfois quasiment inaudibles.
Le tout sur deux toiles de fond. La religion et un couvent d'une part, la guerre d'autre part, renvoyant directement aux luttes très actuelles au moment de la création de l'opéra, pour la construction et l'indépendance de l'Italie. On peut ajouter encore qu'Alvaro, ce qui pourrait ne pas être qu'un détail, est un métis hispano-inca. L'enjeu, ce serait de donner une cohérence à tout cela, de telle sorte que la force du destin s'impose d'un bout à l'autre, à Alvaro certes, mais aux peuples, aux pauvres, avec tout le poids de l'histoire et la misère sans doute du recours à la religion pour laisser au final Alvaro libéré mais dans une terrible solitude. Ce serait cela, qui ne se passe pas. À 19 heures les 23, 26 et 29 novembre et les 2, 5, 8, 15 et 17 décembre. Ce que tambourine le choeur de la force du destin de rei yamada. À 14 h 30 le 11 décembre. Plus d'articles sur les sujets qui vous intéressent: Opéra