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Le tribunal de commerce de Chambéry a prononcé la liquidation judiciaire de la Maison Dauvet. Le dernier batteur d'or de France, labellisé EPV - Entreprise du Patrimoine Vivant - ferme ainsi les portes de son atelier d'Excenevex après 184 ans d'activité. Un seul candidat à la reprise s'est fait connaitre mais ce dernier n'a pas convaincu le tribunal. Les feuilles d'or Dauvet ont redoré plusieurs monuments prestigieux tels que le Dôme des Invalides, le Shakespeare's Globe Théâtre à Londres, la Flamme de la Statue de la Liberté à New York ou encore le Dôme de l'Eglise Orthodoxe à Genève. Retour aux actualités
Le Dôme des Invalides, la flamme de la Statue de la Liberté, à New York et à Paris, le Shakespeare's Globe Theatre de Londres, plusieurs églises orthodoxes... Tous ces chantiers prestigieux ont eu recours au savoir-faire de la maison Dauvet, fabricant de feuilles d'or depuis 1834, installée aujourd'hui à Excenevex (Haute-Savoie), sur les bords du lac Léman. Celle-ci est aujourd'hui la dernière fabrique traditionnelle hexagonale, quelques autres étant recensées en Italie, en Allemagne, en Angleterre et en Autriche. « Après la Révolution, on peut estimer à environ 5 000 le nombre de personnes qui travaillaient dans ce secteur à Paris, raconte Bernard Dauvet. Aujourd'hui, elles ne sont pas plus de 5 000 dans le monde entier ». Employée déjà par les Égyptiens, la feuille d'or a été appréciée pour sa durabilité en Inde, en Phénicie, en Grèce et à Rome. Dès le VIe siècle, elle fut également très utilisée par les enlumineurs pour l'ornementation en lettres d'or des manuscrits précieux. Représentant la 5e génération de batteurs de la famille, Bernard Dauvet est logiquement tombé dans le métier dès son plus jeune âge.
Aujourd'hui, on ne compte plus qu'une cinquantaine de batteurs d'or dans le monde et, parmi eux, seul en France et l'un des plus vibrants de passion, Bernard Dauvet qui incarne la 5ème génération d'une lignée au destin intimement lié au battage de l'or. Chez les Dauvet en effet, l'amour du métier est et a toujours été un lien plus fort que tout. Les Dauvet battaient déjà l'or des décennies avant que l'entreprise soit fondée en 1834. Depuis, pour que vive et progresse le métier, les Dauvet choisissent de père en fils de lui consacrer leur existence. Le battage de l'or est véritablement inscrit dans les gènes familiaux. Et cela fait toute la différence. Ici, vous êtes en contact avec une culture ancestrale et irremplaçable de l'or et des doreurs. Vous vous posez des questions? Ici, on trouve la solution vraiment faite pour vous, simplement parce que l'on sait tout de la feuille d'or et que l'on aime la travailler avec Votre métier est rare, au contact de l'art? Ici, on vous parle de tradition à tradition, de sensibilité à sensibilité.
L'excellente ductilité de l'or autorise une souplesse que ni l'argent ni le cuivre ne peuvent égaler. Cette qualité facilite son adhérence sur les surfaces à traiter, et n'affadit pas la nervosité des sculptures. Le « demi-jaune vif » ou « l'orangé » à 22 carats sont les feuilles d'or les plus demandées. Pour l'extérieur, on utilise de « l'or double » à plus de 23 carats. Quelle que soit la méthode retenue, le transfert de la feuille d'or vers l'ouvrage à réaliser représente une opération délicate. Trois techniques en fonction du support et de l'aspect recherché La dorure à la feuille d'or peut être appliquée sur de nombreux supports: le bois, le plâtre, le staff, et sur différents métaux et alliages tels que l'acier, le laiton, le bronze…. Trois techniques d'application sont principalement utilisées: la mixtion, la dorure à l'eau et la dorure à la gélatine, un compromis entre les deux premières. La mixtion est considérée comme la technique de dorure la plus rapide pour les travaux préparatoires, et la plus économique pour la suite.
Elle présente l'avantage de pouvoir être appliquée sur des fonds déjà peints; c'est aussi la seule technique utilisable sur les supports métalliques en extérieur. Elle ne s'utilise pas directement sur les supports dont les apprêts sont trop poreux (bois, staff ou métal). Il faut appliquer, préalablement à la mixtion, un vernis gomme laque ou gras en intérieur, remplacé de nos jours par un vernis époxy pour les travaux en extérieur. Pour localiser leur répartition, mais aussi pour dissimuler d'éventuelles lacunes d'or ultérieurement, ces vernis sont teintés avec de l'ocre jaune. La mixtion s'applique au pinceau à poils courts. Lorsque la feuille crisse sous le frottement du doigt, l'application peut commencer. Amenée à l'aide d'un large pinceau plat appelé « palette », la feuille est happée par la mixtion. Décapage complet ou dégraissage parfait Elle se lisse ensuite à l'aide d'un autre pinceau ou « rondin ». Après quelques heures, la feuille d'or est frottée avec un tampon d'ouate ou de velours pour parfaire son adhérence sur les surfaces unies; les surfaces accidentées sont frottées avec le rondin.