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L'emphase qui clôt le poème ramène à la reconnaissance de la fonction médiatrice du poète avec l'au-delà des idées et des esprits. Le poète à travers ce poème accomplit un itinéraire tout d'abord matériel (il va des champs vers les bois) mais également spirituel puisque le poète rêveur est le seul capable de révéler les mystères de la nature, et donc de la vie. La nature confère ainsi au poète HUGO une mission plénière d'ordre spirituel qui rappelle le rôle dévolu au poète dans "les Correspondances" de Charles BAUDELAIRE, dans les Fleurs du Mal (1857), qui traverse la nature comparée à un temple et qui est le seul capable de décrypter les mystères de ces confuses paroles émanant d'elle.
c'est notre amoureux qui passe! disent-elles. Et, pleins de jour et d'ombre et de confuses voix, Les grands arbres profonds qui vivent dans les bois, Tous ces vieillards, les ifs, les tilleuls, les érables, Les saules tout ridés, les chênes vénérables, L'orme au branchage noir, de mousse appesanti, Comme les ulémas quand paraît le muphti, Lui font de grands saluts et courbent jusqu'à terre Leurs têtes de feuillée et leurs barbes de lierre, Contemplent de son front la sereine lueur, Et murmurent tout bas: C'est lui! c'est le rêveur! Écrit le 18 octobre 1843 Date portée sur l'édition: juin 1831 Victor Hugo, Les Contemplations, 1856
Résumé du document Poème extrait du recueil lyrique le plus important de Victor Hugo intitulé Contemplations publié en 1856, alors qu'il était en exil à Guernesey. Sommaire I) La célébration de la nature A. La composition de ce poème B. Une nature luxuriant C. Un tableau vivant II) L'image du poète A. Un homme solitaire B. Une grande sensibilité C. La mission du poète Conclusion Extraits [... ] lierre (vers 17-18) insistance sur leur âge. Sacralisation de la mission du poète apparaît dans la comparaison avec les religieux musulmans ulémas et muphti > mis en valeur à la rime. Muphti: Dignitaire de la religion musulmane. Il résout en dernier ressort les points de controverse en droit civil et religieux. Uléma: Chez les Musulmans, docteur de la loi, ayant pour fonction d'expliquer le Coran, de présider aux exercices de la religion, de rendre la justice au peuple. [... ] [... ] Dernier vers le rêveur Le poème est écrit au présent de l'indicatif, présent d'habitude va On remarque deux verbes de mouvement va passé (vers 10) Le poète va chercher plaisir et inspiration dans la nature, mais c'est une quête solitaire.
L'expression "il écoute en lui-même une lyre" permet ainsi à Victor HUGO d'inscrire la contemplation de la nature en lien avec l'inspiration poétique, comme l'indique symboliquement la métaphore de la lyre, instrument référentiel de la création poétique associé à Orphée. Ainsi, la création poétique naît de l'écoute en soi de la nature qui entoure, source à la fois de contemplation de la nature et d'inspiration poétique. Mais cette écoute n'est pas seulement tournée vers l'intériorité car elle s'ouvre également à l'universel, motif récurrent dans la poésie hugolienne. La nature qui entoure le poète est vivante et animée. Victor HUGO a une conception animiste de la nature, il croit ainsi que la nature et ses différents éléments sont animés par une conscience propre. La description du cadre champêtre s'ouvre avec la mise en valeur des fleurs de ce paysage par des répétitions successives " les fleurs, toutes les fleurs" où l'on trouve le déterminant indéfini mettant en évidence l'intérêt floral dans le regard que porte dès lors le poète au paysage, mais aussi par l'anaphore "celles qui" qui montre l'abondance du motif floral dans cette description ainsi que son importance.
Les Roches, juin 1831. Victor Hugo, Les Contemplations Le pdf du poème Le Poëte s'en va dans Les Champs de Victor Hugo est disponible dans le recueil Les Contemplations:
c'est le rêveur! Les Roches, juin 1831.
Soulignant ainsi le pouvoir de l'esprit, ils subliment surtout la capacité du poète à jouir de tout. La réalité n'a pas d'emprise sur lui puisqu'il l'utilise à sa guise, pour mieux la comparer à la beauté que lui voit en chaque plante, en chaque arbre. Le rêveur est aussi celui qui rend le monde merveilleux, au premier sens du terme. Avec lui, la Nature est soudainement douée de parole et se voit personnifiée, comme si la compagnie de ce nouveau microcosme était bien plus agréable au poète, qui est respecté pour son art, sans même avoir à parler avec cette Nature, qui le comprend mieux que quiconque. ]