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L'artiste peintre André Michel expose à l'Écomusée du fier monde le fruit de deux années de travail passées auprès de membres des Premières Nations en situation d'itinérance à Montréal. Des dessins et des peintures sans complaisance qui évoquent ces autochtones devenus des « nomades citadins ». L'univers autochtone, cela fait près d'un demi-siècle qu'André Michel le découvre, le côtoie, le partage et le promeut, sans se l'approprier pour autant, et ce, depuis que ses pas l'ont mené sur ceux des Premières Nations, quand cet Avignonnais de naissance s'est installé à Sept-Îles dans les années 70. Depuis, il n'a de cesse de consacrer son temps et son énergie à leur cause. « Pour ne pas qu'ils disparaissent », dit-il. C'est lui qui est à l'origine de la création, en 1975, du Musée de Sept-Îles, devenu plus tard le Musée régional de la Côte-Nord et qui, au départ, avait pour but de procurer un écrin aux nombreux objets d'art autochtone qu'il avait rassemblés. Vingt ans plus tard, André Michel a créé le Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire, puis, en 2000, la Maison amérindienne, fondée également au bord de la rivière Richelieu pour mettre en valeur les artistes autochtones.
L'exposition temporaire « Makushan – le festin » est présentée à La Maison amérindienne jusqu'au 2 mai 2021. Photo: André Michel Une idée on ne peut plus évidente lorsqu'on apprend que, en plus de peindre les communautés innues qu'il a accompagnées et observées pendant des années, il a écrit un livre de cuisine amérindienne en 1996. Originaire de la France, André Michel s'est établi au Québec il y a plus de 50 ans. En 1970, il croisait régulièrement des Autochtones dans les rues de Sept-Îles, sur la Côte-Nord, mais y portait peu attention. C'est lors d'une de ses promenades dans les bois, où il allait pour peindre, qu'il a rencontré trois Innus qui ont changé sa vie. C'est avec l'un d'eux qu'il a fait sa première expédition de plusieurs semaines en forêt. « Ils avaient une connaissance de la nature qui m'a renversé. Au début, je ne dessinais pas, je les accompagnais, puis éventuellement, j'en ai dessiné un, puis un autre. Puis un jour, j'ai fait ma première exposition à Sept-Îles. » La Maison amérindienne a pu rouvrir ses portes le 8 février 2021, comme l'ensemble des musées au Québec.
On l'appelle le peintre-ethnographe. André Michel est connu pour avoir documenté la vie traditionnelle des autochtones de la Côte-Nord où, pendant 15 ans, il a partagé leur mode de vie et leur nomadisme saisonnier au cœur de leurs territoires de chasse et de pêche. André Michel a consacré une grande partie de sa carrière à peindre et à dessiner son peuple d'adoption: les Innus du Nitassinan (Côte-Nord et Labrador), et une abondante production de dessins et de peintures conservés dans plusieurs collections en témoigne. L'artiste a littéralement vécu « dans le bois », pré-requis obligatoire pour apprendre la langue innu-aimun et comprendre cette culture entièrement structurée autour de ce mode de vie nomade. André Michel a toutefois poursuivi, en parallèle, une trajectoire plus personnelle et a produit une peinture plus engagée. Dans son exposition Nomades ou itinérants – Peuples en danger à l'Écomusée du fier monde, l'artiste dévoile une série d'œuvres récentes: des portraits à la sanguine d'itinérants croisés à Montréal, issus de communautés autochtones et inuites.
Tel pourrait être le titre de la première exposition de 2021 que présente le musée La Maison amérindienne, qui fête son 20 ième anniversaire, après plusieurs mois de confinement. En effet, à la demande du conseil d'administration, le peintre ethnographe, André Michel, fondateur de l'institution, qui depuis 50 ans cette année travaille à mieux faire connaitre les Autochtones, est allé fouiller dans sa « réserve » d'œuvres d'art personnelle. Une sorte de chambre forte dans l'ancien manège militaire qui abrite son atelier, pour trouver des dessins croqués sur le vif de l'époque où il partageait la vie des Innus en forêt. Ce qu'il a fait durant 15 ans, plusieurs mois par année, sur les 18 ans qu'il a vécu à Sept-Îles. Eux chassaient et pêchaient, lui les dessinait. André Michel a fait au cours de ces années plusieurs centaines de dessins, au crayon, à l'encre de chine ou à la sanguine. Beaucoup ont été acquis lors de ses expositions à travers le monde, par des collectionneurs ou des musées comme témoignage d'un mode de vie traditionnel qui est en train de s'estomper.
D'ailleurs, dans le strict respect des règles sanitaires, La Maison amérindienne vous invite par cette même occasion à visiter sa boutique réaménager pour vous procurer des tisanes autochtones, des terrines de gibier et sa célèbre tarte au sucre que vous pouvez emporter. L'exposition temporaire « Makushan – le festin » est présentée à La Maison amérindienne jusqu'au 2 mai.
Il a été honoré pour ses actions au niveau national et international.