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Centre Pompidou Man Ray (Emmanuel Radnitzky, dit) Elevage de poussière 1920 Négatif argentique sur film souple Don de M. Lucien Treillard, 1995 AM 1995-281 (429), Nég. a Type de document Photographies CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES ET DROITS © Man Ray Trust / Adagp, Paris INFORMATIONS ADMINISTRATIVES ID du système source 150000000038724 Pour utiliser ce site vous devez accepter les conditions d'utilisation. Ce site ne peut être utilisé que par les personnes ayant accepté les conditions d'utilisation Au revoir
Au centre de la pelote, se trouve la question que le statut incertain de cette image fascinante illustre: la photographie est-elle un document ou une œuvre? Avec une stimulante intelligence d'analyse spéculative, David Campany part de l'image scellée par l'acte complice d'enregistrement de Man Ray et Duchamp pour en faire une sorte de clé de lecture des rapports tissés au-delà d'elle. Dans l'entre-deux guerres, cette image circule dans les milieux surréalistes qu'elle séduit par son caractère ambigu. Dans les années 1960-1970, les artistes conceptuels la prennent comme référence dans leurs réflexions sur les questions de significations et de processus et elle apparaît dans l'exposition Information (MoMA, New York, 1970). Elle sert aussi de pivot, en 1977, à la théorie de l'index de Rosalind Krauss, avant que Sophie Ristelhueber ne la cite comme référence pour son travail Fait dans le désert du Koweït en 1991. Traces de traces ces images réinscrivent l' Elevage de poussière dans le filet des significations où se croisentfonction documentaire de la photographie, rapport à la réalité, à l'abstraction, à l'art, mais aussi au politique.
"(... ) prendre le parti de travailler lentement, au ralenti. Se donner moins à l'œuvre, lui refuser toute excitation, tout affolement, toute hystérie. Duchamp: 'Ma façon de travailler était lente. ' (... ) Cette lenteur est celle qui préside à l' Elevage de poussière, photo que Duchamp et Man Ray signent en 1920, élevage patient d'un matériau impossible à forcer, à contraindre et qui, de lui-même, a sa vitesse propre qui est celle de la vie (... )" "Artistes sans oeuvres" de Jean Yves Jouannais / Verticales/Phase deux / Ed Hazan 1997, Ed Gallimard 2009 / p83
Cette exposition porte sur la vie et la postérité d'une photographie réalisée en 1920 par Man Ray. Où était-ce Marcel Duchamp? Ou peut-être Man Ray et Marcel Duchamp? C'est une photographie sans prétention mais énigmatique. C'est un document. C'est une oeuvre d'art. C'est un document sur une oeuvre d'art. Elle est réaliste et abstraite. C'est une nature morte et un paysage, une pièce à conviction et une performance. Elle représente de la poussière sur une plaque de verre dans l'atelier de Duchamp à New-York. Un verre qui deviendra la grande oeuvre de l'artiste, La Mariée mise à nu par ses célibataires, même, également connue comme Le Grand Verre (1915-1923) Quand elle paraît pour la première fois, en octobre 1922, elle porte la légende: « Vue prise en aéroplane ». Le même mois, T. S. Eliot publie le grand poème de l'époque moderne, The Waste Land, qui contient ce vers: « Je te montrerai ta peur dans une poignée de poussière ». Entre les deux guerres, cette photographie poursuit son chemin dans les revues d'avant-garde.