Présentation
Angela Lampe
Robert Delaunay. Rythmes sans fin
De l'œuvre de Robert Delaunay, pionnier des mouvements abstraits, on connaît surtout la production d'avant-guerre, marquée par l'invention de l'orphique, une tendance du cubisme dédiée à une forme de «langage lumineux». Cet ouvrage propose un nouveau regard sur la seconde période moins connue du maître de «la peinture pure». Les années 1930 voient en effet Robert Delaunay s'émanciper du cadre de la toile pour réaliser des œuvres murales et investir l'espace architectural comme avec ses reliefs et mosaïques ou encore ses décors des deux spectaculaires Palais de l'air et des chemins de fer conçus avec Félix Aublet pour l'Exposition internationale de 1937. Les reproductions d'œuvres sont ponctuées de nombreuses photographies documentaires, et des anthologies critiques et écrits de l'artiste — dont certains inédits —, viennent appuyer le propos des différents essais. Rythme sans fin delaunay. Le dynamisme qui anime alors la création de Robert Delaunay est ici mis en évidence: formes et couleurs se tissent et se répondent dans des «rythmes sans fin»
Le dernier chapitre, loin de couper ce mouvement, ouvre une réflexion sur la postérité de l'artiste et les échos que trouve son œuvre chez les artistes contemporains.
Robert Delaunay Rythme Sans Fin, 1934, 133×164 Cm : Descriptif De L'œuvre | Artchive
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Très rapidement, le projet des Rythmes sans fin dépasse le médium de la peinture. Dans une lettre à son ami Albert Gleizes, Delaunay dit travailler « comme un forcené » pour développer sur tous les plans le travail de nouvelles matières. En 1935, il expose des revêtements muraux en relief et en couleurs d'une totale nouveauté technique, réalisés avec une extraordinaire variété de matériaux. Les surfaces s'animent par un jeu de textures entre des parties lisses et rugueuses ou encore entre des éléments brillants et mats. Delaunay ne vise rien de moins qu'une révolution dans les arts, non plus dans le champ pictural, mais sur le terrain de l'architecture. « Je fais la révolution dans les murs », déclare-t-il en 1935. Robert delaunay rythme sans fin. Ces recherches sur les revêtements ne sont alors qu'une étape vers la réalisation d'un grand projet d'architecture. Cette opportunité se présente avec l'aménagement des deux pavillons dédiés aux transports modernes, à l'occasion de l'Exposition internationale « Arts et techniques dans la vie moderne » qui se tient en 1937 à Paris.