Il en ressort qu'une règle d'urbanisme insérée dans un cahier des charges approuvé peut être frappée de caducité au terme du délai de dix ans, mais selon la 3e chambre civile, le caractère contractuel du cahier des charges de lotissement n'est pas affecté, ni par l'ancienneté du lotissement, ni par la nature des clauses qui y figurent. Dès lors, les dispositions qui figurent dans le cahier des charges survivent toujours, en leur qualité de stipulations contractuelles, au-delà du délai de dix ans mentionné à l'article L. 315-2-1 du Code de l'urbanisme, quand bien même seraient-elles caduques en leur qualité d'acte réglementaire (12 février 1997). Souvent le cahier des charges a une double nature. Au lieu d'être simplement un document contractuel, il contient des règles d'urbanisme et il est visé ou mentionné à l'arrêté de lotir. C'est là une source importante de difficultés qui cependant est réglée par les juridictions au cas par cas, plus exactement clause par clause, selon qu'elle a un caractère de droit de privé ou de droit administratif.
- Cahier de charge de lotissement francais
Cahier De Charge De Lotissement Francais
Cet arrêt est le dernier d'une série de trois arrêts rendus en 2016, par lesquels la Cour de Cassation a réfuté toute caducité des dispositions inscrites dans les cahiers des charges des lotissements (pour les précédents arrêts, Cour de Cassation, 29 septembre 2016, n°15-22414 et 15-25017; Cour de Cassation, 21 janvier 2016, n°15-10566). Le respect des règles fixées dans le cahier des charges d'un lotissement n'étant pas contrôlé au stade du permis de construire, la purge des délais de recours d'une autorisation d'urbanisme ne fait aucunement obstacle à la faculté dont dispose tout colotis, de saisir le juge judiciaire d'une action en démolition dirigée contre un bâtiment érigé en méconnaissance du cahier des charges. Dès lors, et nonobstant l'adoption de la loi ALUR, il est impératif d'être particulièrement vigilant aux dispositions du cahier des charges lors du montage d'une opération au sein d'un lotissement. Ronan Blanquet
Des permis de construire délivrés par les autorités compétentes peuvent être valables au sens du droit de l'urbanisme mais le juge judiciaire peut imposer la destruction du bien édifié. En effet, ce dernier, dans un cas d'espèce, considère que la clause est de valeur contractuelle et ne peut pas être écartée dans les rapports entre colotis. Il est important dans le cadre de votre projet de vous rapprocher de la mairie pour connaitre les dispositions d'urbanisme applicables, et de votre notaire qui vous aidera à comprendre les règles applicables de votre cahier de lotissement. Références juridiques
Article L442-9 du code de l'urbanisme
Cass, Civ 3e, 15 mars 2018, n°17-13495