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Accueil > James Ensor tombe le masque Ill. : Autoportrait au chapeau fleuri, 1883, huile sur toile, 76, 5 x 61, 5 cm (Ostende, Kunstmuseum aan Zee. ©Daniël Kievith). Après New York et avant Ostende, l'exposition « James Ensor » arrive à Paris. Première rétrospective depuis 1990, elle rassemble près d'une centaine d'oeuvres au musée d'Orsay, mais propose aussi des conférences, du cinéma et des concerts. Ostende, sur la côte belge, est une station balnéaire en vogue dans la seconde moitié du XIXe siècle. L'été, elle s'anime d'une brillante vie mondaine. Toute la bonne société, et la famille royale elle-même, y séjourne. Le reste de l'année, elle somnole. C'est à Ostende que James Sidney Edouard Ensor voit le jour, le 13 avril 1860. Il y passera toute sa vie. Son père, James Frédéric, d'origine anglaise, est ingénieur. C'est un homme brisé. Ses projets professionnels aux États-Unis ont mal tourné. À son retour, il sombre dans l'inactivité et l'alcoolisme. James Ensor 1860-1949 - Les masques, la mer et la... de Ulrike Becks-Malorny - Livre - Decitre. La mère, Marie Louise Catherine Haegheman, est de souche ostendaise modeste.
l'artiste, qui souffre de la médiocrité du milieu ostendais – « abominable prurigo d'idiotisme, tel est l'esprit de la population » peut-on lire dans les Écrits de James Ensor, publiés en 1944 –, trouve refuge et compréhension à Bruxelles auprès d'Ernest et de Mariette Rousseau, qui seront ses premiers collectionneurs. Tranches de vie Chez Ensor, le masque raconte d'abord un drame personnel: celui de l'homme qui se sent « turlupiné », non seulement par les critiques plutôt hostiles, mais surtout par les femmes, omniprésentes: « ma mère me sustentait par force pralines et dragées, et une bonne tante m'insufflait du lait trop sucré. Liste des tableaux de James Ensor — Wikipédia. » Les Masques scandalisés, un des chefs-d'œuvre de la « période sombre » (1879-1883 environ), ne sont pas sans rappeler Goya malgré leur traitement d'une manière tout à fait réaliste. C'est une tranche de vie, burlesque, mettant en scène un couple. L'homme est affublé d'un nez en carton et la femme, véritable mégère, le surprend occupé à boire. Dans cette peinture, Ensor fait sans doute allusion à l'atmosphère qui devait régner au sein de sa famille lorsque son père rentrait ivre de ses virées dans les cabarets ostendais.
La figure mythique du Christ correspond au moi idéal ensorien. L'Entrée du Christ à Jérusalem (dessin) mène à L'Entrée du Christ à Bruxelles (1888), l'œuvre la plus retentissante d'Ensor, bouffonnerie ubuesque, mais aussi allégorie symboliste et manifeste de la peinture moderne. Quant aux squelettes, qui trahissent l'obsession de la mort, ils se mêlent aux masques, ils se font démons pour tourmenter le Crucifié, ils se juxtaposent aux autoportraits, mais ils sont aussi des parias misérables autour d'un poêle éteint ( Squelettes voulant se chauffer autour d'un poêle, 1889). Les sujets satiriques et fantaisistes sont également légion. Des tableaux charges s'en prennent aux critiques d'art, aux médecins, aux gendarmes, avec une hargne grossière, presque triviale. En vieillissant, Ensor sera tenté par le théâtre et composera la musique, les costumes et les décors d'un opéra-ballet, La Gamme d'amour. Tout au long de sa vie, il fut aussi paysagiste, peintre de la mer et des dunes. James ensor la mort et les masques en. Paradoxalement, ses plus beaux paysages luministes sont des eaux-fortes.
Figure énigmatique, Pierrot est un être lunaire et solitaire, le regard perdu, parfois désolé. Loin de n'être qu'un personnage de la Commedia dell'Arte, le clown triste dénote invariablement par son sérieux. Volontiers tragique, il semble avoir conscience de l'ineptie d'un monde que célèbrent bruyamment des bouffons et des pitres indociles. En ce sens, Pierrot est à l'image de l'artiste, conscient mais démuni, indépendant mais seul devant le spectacle affligeant du cirque quotidien. Faut-il rappeler que Pierrot est le titre d'une toile admirable de Watteau (1718-1719), pleine d'une poésie mélancolique, d'une fatalité mortifère? James ensor la mort et les marques et produits. Du reste, le protagoniste d'Ensor se « squelettise », son costume immaculé peinant à dissimuler le violacé expressionniste qui congestionne son visage. Cinq ans plus tard, Pierrot ne sera plus qu'un crâne exorbité entouré par La Mort et les Masques (1897). Ensor croit-il encore en la sublimation du réel par l'art? Une chose est certaine, la lumière de Pierrot vient tout juste de s'éteindre… 3.
Cette introduction à l'oeuvre d'Ensor explore la richesse et la diversité de son imagerie à travers des exemples représentatifs de sa production, à la fois macabre et hors norme. Date de parution 22/01/2016 Editeur Collection ISBN 978-3-8365-6055-9 EAN 9783836560559 Présentation Relié Nb. de pages 96 pages Poids 0. 58 Kg Dimensions 21, 5 cm × 26, 5 cm × 1, 5 cm Biographie d'Ulrike Becks-Malorny Ulrike Becks-Malorny a étudié la peinture libre à Genève et l'histoire de l'art à Bochum, en Allemagne. Depuis l'obtention de son doctorat en 1990, elle travaille comme organisatrice d'expositions et auteur free-lance. James ensor la mort et les masques film. Elle vit à Bonn, en Allemagne.