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Or, pour cet ancien soudeur, chauffeur de poids lourds, monteur de grues, ou encore, moniteur d'auto-école sorti tardivement de l'École des beaux-arts de Marseille, ses œuvres ne pouvaient se résumer à un tour de force formel. Ce n'est sans doute pas sans humour qu'il les qualifiait de « sculptures de série B ». Il n'aimait pas la pérennité de l'objet et jouait des tensions entre matérialité, fragilité et mouvement. Il avait d'ailleurs débuté en installant en 1982 un ballon gonflé à l'hélium à l'occasion d'une ouverture de son atelier (Ballon-Événement du 29 mars 1982). Ce qui traverse son travail, c'est surtout un rapport singulier et poétique au monde, oscillant entre désir de fixer le temps et les errances existentielles. Le temps de rien richard baquié d. Il y a les mots, aussi, qui constituent une matière au même titre que les autres; ils évoquent des déplacements et des durées, où le passé et le présent prennent des directions contraires et côtoient la possibilité d'un éternel recommencement. Dans Epsilon (1986), une épave de Renault 16 rouillée et brûlée (icône de la voiture familiale et du succès industriel français des années 1960) fait face à quatre grandes lettres découpées dans de la tôle ondulée.
Son travail a également donné lieu à une importante rétrospective au musée d'Art contemporain de Marseille en 1998. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
Mais le recyclage était astucieux et ses objets avaient la fraîcheur des bricolages des enfants d'Afrique. Richard Baquié, à sa mort prématurée à l'âge de quarante-trois ans, en 1996, ce n'était pas rien. Il avait bien grandi, à Marseille, toujours, où il était né, où il vivait et travaillait. Le temps de rien - Les émerveillements d'un minot, au fil des jours, des balades, des découvertes, des rencontres.... Où il avait décidé de devenir artiste à la fin des années 70, au hasard d'heureuses rencontres. Moniteur d'auto-école, Baquié avait été amené à donner des leçons de conduite à une secrétaire de l'école d'art de Luminy. Il découvrait alors un monde de qualité. Le sculpteur Toni Grand, qui deviendrait son professeur, les peintres Claude Viallat et Joël Kermarrec y enseignaient. Sur les bancs de cette école alors considérée comme exemplaire, prenait place toute une génération prometteuse de jeunes Marseillais: Georges Autard, Judith Bartolani, Gerard Traquandi, Piotr Klemensiewicz notamment, qui allaient faire partie, avec Baquié, de l'équipe rassemblée au début des années 80 autour de l'ARCA, le centre d'art de Marseille, créé par Roger Pailhas.