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III Eternité de l'homme, illusion! chimère! Mensonge de l'amour et de l'orgueil humain! Il n'a point eu d'hier, ce fantôme éphémère, Il lui faut un demain! Pour cet éclair de vie et pour cette étincelle Qui brûle une minute en vos coeurs étonnés, Vous oubliez soudain la fange maternelle Et vos destins bornés. Vous échapperiez donc, ô rêveurs téméraires Seuls au Pouvoir fatal qui détruit en créant? Quittez un tel espoir; tous les limons sont frères En face du néant. Vous dites à la Nuit qui passe dans ses voiles: " J'aime, et j'espère voir expirer tes flambeaux. " La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles Luiront sur vos tombeaux. Vous croyez que l'amour dont l'âpre feu vous presse A réservé pour vous sa flamme et ses rayons; La fleur que vous brisez soupire avec ivresse: "Nous aussi nous aimons! 5 Poèmes tristes d'amour et cœur brisé. " Heureux, vous aspirez la grande âme invisible Qui remplit tout, les bois, les champs de ses ardeurs; La Nature sourit, mais elle est insensible: Que lui font vos bonheurs? Elle n'a qu'un désir, la marâtre immortelle, C'est d'enfanter toujours, sans fin, sans trêve, encor.
Jusqu'à la plèbe inconnue, jusqu'au villageois ignorant toute vertu qui dérive du savoir, tous sont ainsi. Même la jeune fille timide et réservée, qui d'ordinaire au nom de la mort sent se dresser ses cheveux, ose sur la tombe et les voiles funèbres fixer son regard plein de constance; elle ose méditer longuement le fer et le poison, et dans son âme ignorante elle comprend la douceur de mourir; tant la discipline de l'amour incline à la mort. L’amour et la mort de Louise ACKERMANN dans 'Poésies Philosophiques' sur UnJourUnPoeme.fr : lectures, commentaires, recueils. Souvent aussi, la grande souffrance intérieure en vient au point que la force mortelle ne peut la supporter: alors ou le corps frêle cède à ces mouvements terribles et de cette manière la Mort prévaut par le pouvoir de son frère, ou l'Amour mord si profondément que, d'eux-mêmes, le villageois ignorant et la tendre jeune fille rejettent à terre leurs jeunes corps. Le monde rit de ces accidents: que le ciel lui donne paix et vieillesse. Aux âmes ardentes, heureuses, généreuses, puisse le destin accorder l'un de vous deux, doux seigneurs, amis de l'humaine famille, pouvoirs sans pareils, dans l'immense univers, que dépasse seul le destin, cet autre pouvoir.
Maître Jacques est parti rejoindre les étoiles Le silence se fait dans la grande maison, Même le ciel là-haut a posé un grand voile, La pendule s'est tue dans un coin du salon. On ouvre les armoires, on en ressort le crêpe Qui a servi jadis pour le pauvre Mathieu, Toutes de noir vêtues, les femmes sont fin prêtes, Le cortège s'ébranle, triste et silencieux. On entend par instant des sanglots solitaires, On voit les mouchoirs blancs se poser sur les yeux, Puis arrivé tout près de la dalle de pierre, Le prêtre le bénie en s'adressant à Dieu. L amour et la mort poeme au. Les hommes ont descendu le lourd cercueil en chêne La terre a recouvert le corp enseveli, Et chacun s'en retourne, les visages sont blêmes, Laissant là Maître Jacques, ses souvenirs aussi. Ce soir à la veillée on contera l'histoire Du maître de céans qui avait tout donné Sans rien en espérer, surtout pas de la gloire, Sachant pertinemment l'amour qu'il y laissait. Dans l'étable un agneau vient de naître à la vie, Les enfants le contemplent, les plus petits sourient, La vie reprend son cours, Maître Jacques est parti, Laissant comme héritage, l'oeuvre de toute une vie.