pakdoltogel.net
« La Belle et la B ête » constitue une très forte déception pour tous ceux – et j' en faisai s partie – qui attendaient de cette œuvre de Cocteau une révélation. Hélas, Jean Cocteau s'est tr ompé. Son film est anti c inématographi que, ennuyeux, mal joué. Et pourtant, c'est une des œuvres les plus marquantes de notre cinéma. Paradoxe. « La Belle et la Bête » est un film manqué, mais c'est u n ratage que tout le monde doit voir, c'est surtout un ra tage qui apportera plus au cinéma français que bien des réussite s banales. » Pourquoi une telle réception? Si l'étrangeté du film de Cocteau, qui assume une approche presque éthérée de son sujet, a pu dérouter les spectateurs de 1946, la personnalité de son auteur, dandy touche-à-tout et lanceur de modes omniprésent dans les cercles artistiques, a certainement joué un rôle dans le rejet dont il fut victime. D'autres critiques de l'époque, cependant, loueront avec moins de réserve les qualités de La Belle et la Bête. Pour Denis Marion, dans Combat, Cocteau, délaissant les connotations « sexuelles » du conte de Leprince-Beaumont, a signé un grand film sur l'animalité: « [Jean Cocteau] y a trouvé l'occasion d'exprimer la compassion qu'inspirent à l'homme les bêtes privées de la parole [...
A cet égard, Jean Cocteau a gagné la partie grâce à l'admirable création du masque de Jean Marais. L'extraordinaire contraste entre ce mufle velu et l'expression humaine des yeux est une image d'une beauté poétique et d'une vérité psychologique rarement égalées. » Jean Morienval, dans L'Aube, vante les qualités des acteurs: « Le rôle de Jean Mara i s était difficile. Son masque animal manque de mobilité. Il n'en donne pas moins à la Bête une impression de réalité puissante et souffrante. Il anime les stupeurs de l'inconscient. Josette Day, par sa simplicité et sa candeur, réussit à donner au rôle de la Belle la force, magique aussi, de l a vertu [... Avec tout cela, la Belle et la B ê te apparaît un de ces films par lesquels se construit le cinéma. Attendons quelques a nnées, et vous le verrez qualifier de chef-d'œuvre. » Dans Carrefour, enfin, François Chalais parle de « meilleur film de l'année écoulée » et revient sur le dénigrement dont est victime l'œuvre de Cocteau: « P ourquoi faut-il toujours, à propos de M.
La bête scélérate À de certains cordons se tenait par la patte. Le peuple des souris croit que c'est châtiment, Qu'il a fait un larcin de rôt ou de fromage, Égratigné quelqu'un, causé quelque dommage, Enfin qu'on a pendu le mauvais garnement. Toutes, dis-je, unanimement Se promettent de rire à son enterrement, Mettent le nez à l'air, montrent un peu la tête, Puis rentrent dans leurs nids à rats, Puis, ressortant, font quatre pas, Puis enfin se mettent en quête. Mais voici bien une autre fête: Le pendu ressuscite, et sur ses pieds tombant, Attrape les plus paresseuses. "Nous en savons plus d'un, dit-il en les gobant: C'est tour de vieille guerre, et vos cavernes creuses Ne vous sauveront pas, je vous en avertis; Vous viendrez toutes au logis. " Il prophétisait vrai: notre maître Mitis Pour la seconde fois les trompe et les affine, Blanchit sa robe et s'enfarine, Et de la sorte déguisé, Se niche et se blottit dans une huche ouverte. Ce fut à lui bien avisé: La gent trotte-menu s'en vient chercher sa perte.
Elle reste son œuvre la plus connue du grand public et a marqué toute la culture occidentale. Qui n'a pas en tête l'image du Petit Chaperon rouge découvrant le loup dans le lit de la grand-mère et coiffé de son bonnet? Du Chat botté, chaussé de cuissardes et affublé d'un chapeau à plume, d'une ceinture et d'une cape? Dans ces histoires, maintes fois adaptées, les personnages sont reconnaissables au premier coup d'œil. Celui du Chat potté, qui apparaît dans le deuxième volet de Shrek, en est la preuve parfaite. (1) Cette liste s'inspire, entre autres, de l'article de Valentine Robert, L'œuvre de Gustave Doré au cinéma, paru dans la revue 1895, n°72, printemps 2014. Delphine Simon-Marsaud est chargée de production web à la Cinémathèque française.