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André Pierre GAUTHIER est frère des écoles chrétiennes et enseigne les Lettres dans l'ensemble scolaire Jean-Baptiste de La Salle - Notre-Dame de la Compassion à Saint Denis en région a publié en 2015 au Cerf un ouvrage intitulé « A l'école de la fraternité ». Il anime depuis plusieurs années pour l'ISFEC Aquitaine une formation accessible à tous intitulée « Relire sa pratique professionnelle à la lumière des textes de la Genèse et de l'Evangile. » Les chefs d'établissement d'Aquitaine et du Limousin réunis le 07 mars à Bordeaux pour évoquer l'école du futur parlent de « compétences d'humanité » à y développer impérativement. Qu'en pensez-vous? André Pierre GAUTHIER: Compétences d'humanité… le Christ invite à les développer et c'est pour « faire l'homme », un homme selon le projet du Père, qu'il est venu parmi nous. Et devenir humain, cela s'apprend. D'ailleurs, dans le récit de Genèse 1, l'humain et les bêtes sauvages sont créés le même 6e jour, comme pour dire la complexité de l'humain, en qui se trouvent des traces d'animalité à combattre pour réaliser le projet du Créateur.
Au retour de Pâques, le séminaire Notre-Dame de l'Espérance a intensifié sa réflexion sur le thème de l'année, la fraternité. En l'espace d'une semaine, les 12 et 19 avril, deux intervenants sont venus ainsi nous faire part de leur réflexion sur ce sujet dans le cadre de nos soirées dites « grand format ». Il s'agit du père Michel Dujarier, prêtre du diocèse de Tours, et du frère André-Pierre Gauthier, frère des écoles chrétiennes et professeur de lettres dans un établissement en région parisienne. Longtemps missionnaire en Afrique, le père Michel Dujarier a d'abord vécu la fraternité dans le concret de ses missions avant d'entamer un riche travail de recherche patristique sur ce sujet. De ce long travail, deux ouvrages ont déjà paru, un troisième est en cours. C'est vous dire l'intensité de ses recherches. Il s'est mis en tête de lire les Pères de l'Eglise du Ier au VIIIe siècle pour y trouver toutes les références sur la fraternité. C'est le fruit de son travail qu'il est venu nous présenter.
21-6 Le premier tombeau du frère André, dans la crypte-église. Archives de l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal 21-10 Des pèlerins priant devant le tombeau du frère André. Archives de l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal En 1943, la présence de la sépulture dans la crypte devient un sujet d'inquiétude pour les autorités de l'Oratoire. On s'apprête alors à entamer une étape importante vers la canonisation du frère André: le procès de non-culte. Il s'agit de prouver qu'il n'y a pas eu de culte public dans une église avant que Rome ne se soit prononcée sur l'authentique sainteté du personnage. La présence du tombeau dans l'enceinte de la crypte pose problème en raison de la grande notoriété du frère André, et de l'attachement des pèlerins à son endroit: « […] il s'agit du frère André qui vient de mourir en odeur de sainteté et que le peuple vénère déjà comme un saint» 3. Cette situation nécessite une solution radicale: il faut déplacer le tombeau hors de la crypte. On fait de nouveau appel aux architectes, décorateurs et gens d'Église pour trouver une solution.
Aussi bien, cela s'avérait particulièrement urgent pour les enfants pauvres, que des parents déficients ou indignes étaient inaptes à élever: la volonté de Dieu était cependant que tous les hommes soient rachetés, il en résulte, notamment à l'initiative de Charles Démia, puis de Jean-Baptiste de la Salle, la fondation d'écoles populaires qui, de ce fait et à ce titre, méritent bien d'être considérées comme des « lieux théologiques », (p. 88). Fondamental devient simultanément le personnage original du « Frère », dont les compétences et surtout le statut religieux de personne consacrée transforment la représentation, « en faisant de ce métier méprisé un Ministère » (p. 206). Certes, peu à peu, ce handicap du péché originel fut discuté, complexifié, nuancé, voire contesté. Ainsi en alla-t-il au siècle des Lumières, spécialement avec Rousseau, qui soutient la thèse de la bonté naturelle de l'enfant puis, dans la première moitié du XXème siècle, au sein même de l'Eglise, avec l'avènement de l'Education Nouvelle.