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La vie va, le monde à cours, le soleil se consume. Je pense à cette sculpture mécanique des artistes chinois Sun Yuan et Peng Yu intitulée « Can't Help Myself »: un bras mécanique travaillant à récupérer une mare d'un liquide rouge semblable à du sang et qui inlassablement s'étend. Le geste est vain, l'hémorragie ne semble pouvoir être stoppée, vouant le bras au même supplice que Sisyphe, répéter le même effort désespéré. Quelque chose fuie, fuit, et l'art est la forme comme désespérée, mélancolique et belle dans son effort, son opiniâtreté, son obstination, sa résolution, sa ténacité à tenter de retenir un peu de ce que le temps emporte. Image: Marie-Claire Mitout. Marie-Claire Mitout & Simon Roussin - Ellipses - 12/09 au 15/11 - Galerie Tator, Lyon - Agenda des expositions par Point contemporain. Sur les pas de Sophocle, Le Parthénon, Athènes. Extrait de la série Les plus belles heures. Aout 2018. Répondre
03 septembre 1990 gouache / papier 25. 5 x 19 cm Série autobiographique "Les Plus Belles Heures" Trace du meilleur moment du jour passé.
Celle qui peint l'image, ou dépeint la situation, y est simultanément personne et personnage. Elle voit, se voit, est vue, étant à la fois celle qui vit ce que nous voyons et celle qui donne à voir. […] Promenant au fil du temps son témoin dans Les Plus Belles Heures, Marie-Claire Mitout tente de retracer en peinture la trajectoire d'un parcours de vie qui ressemble ou ressemblerait un peu au sien. Mais si l'opus qu'elle réalise est nourri de ce qui l'affecte en tant que personne et en tant qu'artiste, si elle témoigne partiellement sans la redoubler de son existence, il arrive aussi que l'œuvre, comme animée d'une force interne, finisse par générer des évènements ou des directions qui conduisent son créateur à les considérer pour effectuer le pas suivant. Marie-Claire Mitout — Galerie Claire Gastaud — Reportage — Slash Paris. Marie-Claire Mitout fait ainsi le pari que c'est de l'œuvre et par l'œuvre que s'effectueront les trajectoires suivantes. Elle veut croire à la réalité des songes que lui offre la peinture. " Extrait de Claires réalités, texte de Philippe Agostini, publié dans la revue Roven, 2019 ___ Marie-Claire Mitout - Lives and works in Lyon Represented by Galerie Claire Gastaud, Clermont-Ferrand "Marie-Claire Mitout's Les Plus Belles Heures [The Most Beautiful Hours] present themselves as simple scenes, moments of life, places and situations observed and rendered in the form of a long and stunning catalogue of small gouaches on paper.
MC Mitout Vit et travaille à Lyon MC Mitout développe un travail artistique, dont le principal sujet est la question de l'existence humaine. LES PAS PERDUS. MC Mitout peint le quotidien sous ses différents aspects, à travers la série « Les plus belles heures » l'artiste peint les meilleurs jours, les meilleurs moments vécus. Ancrée dans le quotidien et ses enjeux, elle répond à ce dernier selon une certaine immédiateté, elle protège, conserve, un instant et une temporalité donnée. Outre l'intérêt pour les moments de vie, l'artiste investit le champs des mots pour retranscrire ce qui est dit au travers d'un geste pictural unique.
Les peintres de miniature persans, plusieurs siècles avant avaient formé le leur, les maître de l'estampe, au Japon en particulier, aussi, tout comme les illustrateurs de Livre d'Heures, peintres de prédelles, auteurs de vitraux ou de bas-reliefs travaillant à mettre en image la vie des Saints ou de personnages illustres au Moyen-âge. Et pour ce que l'on en sait, durant ces vastes époques qui précèdent l'histoire, à ce qu'elles ont laissé, peint ou gravé sur des parois, sous des abris rocheux, c'est une habitude ou une pulsion ancienne que d'élaborer des programmes iconographiques qui ont pour vocation, dans le précipité d'images fixes, de représentations graphiques, d'objectiver des récits, des pensées et conceptions sous une forme de traces lisibles qui portent l'événement, l'énonciation au-delà du temps qui est le leur, pouvant alors être réactivés par l'imagination, à l'instar des livres. Que dire de cette figure à tête d'oiseau, comme basculant en arrière dans le voisinage d'un animal mourant, si ce n'est qu'elle insiste à la fois du côté du rébus, du récit, du rêve et de ces sensations sur lesquelles on bâti des philosophies?
Car il s'agit bien dans son œuvre, par l'accumulation, l'insistance autant que la capacité à s'exiler de son propre protocole, d'interroger les empreintes d'existences qui gravitent autour de ses souvenirs, à réinventer le concept de voyeurisme pour en faire un outil de partage, une mise en commun de l'expérience qui nous intègre à ses côtés dans la perspective extérieure qui lui sert de base d'observation. C'est alors précisément dans la tension constante qu'elle entretient entre extériorité et implication de son propre affect que l'artiste parvient à faire de chaque « moment » une somme absolue de détails aussi proche de celle qui la suit qu'infiniment et essentiellement éloignée. Evadé de ses chaînes temporelles, l'instant s'empare sous son pinceau d'une nature nouvelle et redonne aux heures leur sens étymologique de « division » du temps pour fêter leur rencontre nouvelle avec leur homonyme « heur », cette chance heureuse, cette grâce qui nous isole, pour une seconde et pour l'éternité, hors du cours normal des choses.