Ayant goûté à « toutes les pommes », lassée de la banalité des amours « mortelles », elle y découvre « une de ces clairières idéales au fond desquelles les anciens dieux cachaient leurs amours géantes, leurs adultères et leurs incestes divins »... La curée résumé par chapitre. Bientôt « le rut de la serre » où les plantes se nouent les unes aux autres dans un « spasme d'amour » instillera en elle le philtre de perversion qui la mènera à la chute du Café Riche. III - LE JEU DES MIROIRS DANS LA CURÉE
Les Parisiens de la décadence
Les amours perverses de Renée, qui rêve de « festins antiques. comme on en voit dans les tableaux, avec des créatures couronnées de roses, des coupes d'or, des voluptés extraordinaires », évoquent ironiquement Les Romains de la décadence, une toile de Thomas Couture. A Napoléon III, qui se prenait pour César, Zola oppose en effet la fin de l'Empire: Maxime et Renée sont les « Parisiens de la décadence », ils incarnent « l'homme-femme des sociétés pourries » qui annonce la mort d'une civilisation.
La Curée Résumé Court
Tous les personnages sont marqués de la même ambiguïté: Renée s'entoure de lesbiennes, Maxime a « le balancement des hanches d'une femme faite », Louise de Mareuil a « l'air d'un garçon déguisé en fille » et Sidonie est «d'un hermaphrodisme étrange »... La mise en abyme dans La curée
Zola organise ainsi un jeu de miroirs qui met en abyme le thème de l'œuvre. Maxime et Renée assistent à une représentation de Phèdre où la grande tragédie racinienne se détraque en une minable opérette d'Offenbach, le musicien fétiche du Second Empire: « La Ristori n'était plus qu'un gros pantin qui retroussait son péplum et montrait sa langue au public comme Blanche Muller, au troisième acte de La Belle Hélène », écrit le romancier. La curée d'Émile Zola : résumé et analyse du roman. Quant aux tableaux vivants de M. Hupel de la Noue, ils annoncent le dénouement: «Le beau Narcisse, couché sur le bord d'un ruisseau, se regardait dans le clair miroir, il devenait fleur... A quelques pas, la nymphe Echo se mourait de désirs inassouvis. »
Un espace théâtral
C'est que le théâtre est le dernier mot de la nouvelle comédie humaine qui se joue sous les lambris de la fête impériale: l'hôtel Saccard, avec « ses glaces mises là pour étaler au-dehors le faste intérieur », avec son «feu d'artifice architectural », le bois de Boulogne, avec les « lignes théâtrales » de ses allées, ne sont qu'un « décor fraîchement peint ».
Vingt ans après, la réalité reprendra ses droits et La Débâcle sonnera la fin du spectacle...