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Le Théâtre de la Porte Saint-Martin vous présente Avant la Retraite, une mise en scène d'Alain Françon à l'humour incisif avec Catherine Hiegel. Parfois, on s'attend au pire, mais on a tort, car c'est bien pire encore qui arrive. Rudolf, ancien officier nazi reconverti en respectable président de tribunal, s'apprête à prendre sa retraite au terme d'une carrière exemplaire au service du droit et de la justice. Avant la retraite theatre baltimore. La pièce se déroule le 7 octobre, jour de la naissance de Himmler, auquel notre héros voue une admiration sans faille. Chaque année, il célèbre cet anniversaire comme il se doit entraînant sa soeur Vera dans un duo d'amour-haine hallucinant. Tout est prêt, l'uniforme, les accessoires, le repas... Cette grande plongée orgiaque dans le passé pourrait donner lieu à un bonheur idyllique, sans la présence de sa seconde soeur, Clara, qui les observe, enfermée dans son silence paralysé. Que l'on n'attende ni retenue ni mesure dans cette pièce traversée de bout en bout par un humour ravageur.
Clara (Noémie Lvovsky) est accusée par les deux autres de compromission gauchisante, sa dépendance la réduit presque au silence, l'empêchant de fuir la violence insoutenable pour elle de cette mascarade fascisante. Précisément, sa désapprobation muette (comme celle probablement de la femme de chambre congédiée pour l'occasion) aiguise la tension du discours. Avant la retraite au Théâtre de la Porte Saint-Martin - Paris - Archive 12.01.2022. Lors du très long premier tableau où les deux sœurs sont seules face à face, tandis que Vera repasse soigneusement les habits de parade, se révèlent sans cesse les composantes de ce qui n'est plus même idéologie mais folie. Catherine Hiegel, soutient un rôle massif, où s'incarnent aussi bien les convictions que les délires, les rêves de grandeur que les signes d'aliénation. Les propos choquent, du fait de l'absence de médiation, rendant le rire hésitant par son ambivalence, cependant, l'intensité soulignée par la sobriété de la mise en scène (Alain Françon) témoigne de cette audace incroyable: on est dedans. De Thomas Bernhard Mise en scène Alain Françon Avec Catherine Hiegel, Noémie Lvovsky et André Marcon avec la participation d' Helena Eden Assistant à la mise en scène David Tuaillon Assistante dramaturge Franziska baur Décors jacques gabel, assisté de Morgane Baux Lumières Joël hourbeigt Costumes Marie La Rocca Musique Marie-Jeanne Séréro Coiffures et maquillage Cécile Kretschmar Du 12 janvier au 2 avril 2022 Le vendredi 20h, samedi 20h30, et dimanche 16h Durée: 2h
Au début de la pièce Vera (Catherine Hiegel) et Clara (Noémie Lvovsky), les sœurs de Rudolf (André Marcon), l'attendent dans un appartement aux hautes fenêtres et aux volets clos qui ressemble à une prison. Vera, dont on comprend vite qu'elle entretient une relation incestueuse avec son frère, a repassé son uniforme des SS et poser le portrait d'Himmler sur la cheminée. AVANT LA RETRAITE - Théâtre Contemporain - Billet & Réservation. Clara, la cadette, victime d'un bombardement allié, est assise dans un fauteuil roulant, murée dans son silence et le visage plein de haine: elle sait que son frère et sa sœur, comme tous les ans, vont l'obliger à se raser la tête et à enfiler un uniforme de déporté. La pièce est construite en longs monologues alternés où ces nazis non dénazifiés retournent leur haine comme un gant à l'égard de ceux qu'ils considèrent comme destructeurs de leur monde, les juifs américains capitalistes-pollueurs, alors qu'eux-mêmes sont des gentils Allemands défenseurs de la nature et des arts. L'énormité de la situation pourrait être rejetée par certains spectateurs; maison l'accepte très vite par la force de l'écriture de Thomas Bernhard mais aussi par le travail d'Alain Françon qui dirige magnifiquement ce trio pathétique: Rudolf et Vera en particulier qui ressassent en permanence leurs névroses, et s'en nourrissent, jusqu'à en tirer une satisfaction malsaine.
L'ironie de l'histoire, c'est que Filbinger était aussi l'homme qui s'en était pris au grand metteur en scène Claus Peymann – principal promoteur des œuvres de Bernhard en Allemagne –, exigeant qu'il quitte la direction du théâtre de Stuttgart en le traitant de « sympathisant du terrorisme ». Finalement, c'est Filbinger qui dut mettre fin à sa carrière, et non Peymann. Farce macabre De ce contexte historique, Thomas Bernhard a fait son miel pour tirer une de ces farces macabres dont il avait le secret, portée par un travail sur le langage absolument étourdissant. L'ensemble de ce huis clos ravageur se passe dans l'appartement chic, gris et froid de Rudolf Höller, président de tribunal en République fédérale d'Allemagne. Avant la Retraite - Théâtre de la Porte Saint-Martin - theatreinparis.com/fr. Rudolf y vit avec ses deux sœurs, Clara et Vera. Ce sont elles que l'on découvre, d'abord, sur la scène du théâtre. La première est infirme, clouée sur son fauteuil roulant. La seconde virevolte, primesautière, joyeuse, et s'active en vue de la préparation de la petite fête prévue ce soir-là.