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Chez moi, dit la petite fille On lve un lphant. Le dimanche son oeil brille Quand Papa le peint en blanc. Chez moi, dit le petit garon On lve une tortue. Elle chante des chansons En latin et en laitue. Chez moi, dit la petite fille Notre vaisselle est en or, Quand on mange des lentilles On croit manger un trsor. Chez moi, dit le petit garon Vit un empereur chinois. Il dort sur le paillasson Aussi bien quun Iroquois. Iroquois! dit la petite fille. Tu veux te moquer de moi. Si je trouve mon aiguille, Je vais te piquer le doigt! Chez moi, dit le grand-pre On construit un gros avion Pour arroser les dserts Et y faire pousser des lions! Chez moi dit la grand-mre On lve un p'tit poisson Qui mange des bulles d'air Et les transforme en ballons. Mdhi et Niels Chez moi, dit la petite fille, Je dors avec un lion, La nuit nous jouons aux billes, Quand il gagne, il fait des bonds. Chez moi, dit le petit garon, J'ai vu le monstre du Loch Ness Il faisait le vagabond Comme au temps de sa jeunesse Jeanne, Grgory, Charlotte On lve un serpent vnneux Le soir il mange des chenilles Le lendemain on lui fait des noeuds.
Mon grand-père a une barbe Pleine pleine de pinsons Qui empeste la rhubarbe. Il y a trois cheminées Et lorsque le feu pétille On a chaud de trois côtés. Passe un train tous les minuits. Au réveil mon caleçon Est tout barbouillé de suie. Le pape vient se confesser. Il boit de la camomille Une fois qu'on l'a fessé. Vit un Empereur chinois. Il dort sur un paillasson Aussi bien qu'un Iroquois. Iroquois! dit la petite fille Tu veux te moquer de moi! Si je trouve mon aiguille Je vais te piquer le doigt! Ce que c'est d'être une fille! Répond le petit garçon. Tu es bête comme une anguille Bête comme un saucisson. C'est moi qu'ai pris la Bastille Quand t'étais dans les oignons. Mais à une telle quille Je n'en dirai pas plus long! ****René de Obaldia est né en 1918. Auteur de théâtre ( Génousie, Le Satyre de la Villette, Le Banquet des Méduses, L'Air du Large, Du vent dans les branches de sassafras... ), de romans ou de récits (Tamerlan des coeurs, Le Centenaire, Fugue à Waterloo... ), il est aussi auteur de recueils de poèmes (Midi, Innocentines, Sur le Ventre des Veuves, etc. ) Pour en savoir plus: René de Obaldia par Jérôme Garcin (Nouvel Obs 2008): Obaldia par Obaldia: Obaldia se confie à Elizabeth Antébi (Canal Académie 2006):
Mai 14 Chez moi, dit le Grand-Père j'ai un lapin Qui saute aussi haut Qu'un humain Sportif chez les pros ~ Chez moi dit la Grand-Mère j'ai une fille de 39 ans Qui vient de l'océan Près de l'Islande Et du Groenland j'ai une mère Qui est née dans la mer Toute en chantant Et en rigolant Chez moi, dit la Grand-Mère j'ai un chien Qui prend son bain Toute en habillant Un enfant J'élève une tortue Qui a un air Foutu Quoi? dit la Grand-Mère Une tortue Avec un air Je n'en ai jamais vue Tu es aussi bête qu'un oiseau Bête comme un robot Et c'est moi qui ai pris la pastille Quand tu étais avec les filles Océanne Duchemin
Chez Moi – Obaldia Chez moi, dit la petite fille On élève un éléphant. Le dimanche son œil brille Quand papa le peint en blanc Chez moi, dit le petit garçon On élève une tortue. Elle chante des chansons En latin et en laitue. Chez moi, dit la petite fille Notre vaisselle est en or. Quand on mange des lentilles On croit manger un trésor. Chez moi, dit le petit garçon Nous avons une soupière Qui vient tout droit de Soissons Quand Clovis était notaire. Chez moi, dit la petite fille Ma grand-mère a cent mille ans. Elle joue encore aux billes Tout en se curant les dents. Chez moi, dit le petit garçon Mon grand-père a une barbe Pleine pleine de pinsons Qui empeste la rhubarbe. Chez moi, dit la petite fille Il y a trois cheminées Et lorsque le feu pétille On a chaud de trois côtés. Chez moi, dit le petit garçon Passe un train tous les minuits. Au réveil mon caleçon Est tout barbouillé de suie. Chez moi, dit la petite fille Le pape vient se confesser. Il boit de la camomille Une fois qu'on l'a fessé.
Répond le petit garçon. Tu es bête comme une anguille Bête comme un saucisson. C'est moi qu'ai pris la Bastille Quand t'étais dans les oignons. Mais à une telle quille Je n'en dirai pas plus long!.. (Innocentines)..
L'infatigable René de Obaldia célébrait en octobre ses cent ans. Découvrons quelques extraits de son œuvre, entre récit autobiographique, roman, théâtre et poésie. Un univers savoureux qui balance entre la farce et la métaphysique... "Puisque le monde est fou, rions-en" semble nous dire l'immense auteur René de Obaldia © Getty Extrait de "Exobiographie" de René de Obaldia "Dès mon plus jeune âge, je me suis interrogé sur la manière dont "la Dame à la Faulx" viendrait à ma rencontre. Par quel détour, quel stratagème, au cours de quel rendez-vous galant, la dame enveloppée de sa vaste houppelande de nuit, me lancera-t-elle, de ses orbites creuses, une œillade? Maladie? Accident? Suicide? Mille scénarios me traversent l'esprit. Et si je mourais de ma belle mort? Si tout simplement, je m'éteignais? Imaginons: Tout va très vite. Je m'allège. Comme si j'étais « aspiré » par le haut. La mer s'est retirée à l'autre bout du monde. D'où vient cette lumière qui n'est pas d'ici, qui gagne en intensité?
René de Obaldia regarde le monde avec un perpétuel sentiment d'étonnement et, une certaine inquiétude. Face à la tragédie de l'existence, son univers balance entre la farce et la métaphysique… mais c'est l'humour qui a souvent le dernier mot. Un humour salvateur qui flirte avec l'absurde. Puisque le monde est fou, rions-en! nous suggère-il… Références Vous pourrez entendre des extraits de: Exobiographie, paru en 1992 aux éditions Grasset Les Innocentines (recueil de 70 poèmes "pour enfants et quelques adultes " paru en 1969) Tamerlan des cœurs, roman, paru en 1954 Et les pièces de théâtres: Du vent dans les branches de sassafras, L'azote, L'air du large, Genousie. Les archives de l' I. N. A.