Il nous évite ainsi de tomber dans la toute-puissance. C'est grâce à cette écharde personnelle que je peux être psychanalyste. À l'image du corps glorifié de Jésus, nos cicatrices ne s'effacent pas. Mais elles nous ouvrent au champ spirituel. « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. » J'ai souvent été tenté d'inscrire cette parole sur la porte de mon cabinet. J'aide les personnes à accéder à leur vérité psychique. Dans la thérapie comme dans la vie spirituelle, le Christ nous invite à une traversée pascale. Dans l'Évangile, Il enjoint chaque apôtre de faire un chemin vers lui-même. Il désarme tous les blessés qu'il rencontre de leurs jouissances morbides. Jean françois noël prêtre. Au paralytique, il demande de prendre son grabat et de marcher avec sa blessure, qu'il pensait handicapante mais qui, une fois nommée et transformée, le révèle à lui-même. C'est cela qui est magnifique. La psychanalyse s'inscrit dans ce processus qui désarme les fausses croyances, mettant à mort la mort: elle consiste à nommer nos complaisances inconscientes dans des schémas mortifères pour retrouver la vie.
- Jean françois noël prête à tout
Jean François Noël Prête À Tout
«Trop de jeunes vocations ont été blessées par la chute des idéaux»
Il a relevé que la crise que nous traversons est l'occasion d'un processus de «désidéalisation». Reliant foi chrétienne et psychanalyse, il a mis en garde contre le fait d'avoir un seul idéal à l'exclusion des autres – comme cela s'est passé notamment dans certaines communautés nouvelles qui ont connu des scandales. Société | Abus sexuels : à Istres, le père Jean-François Noël exhorte l'Église à faire son examen de conscience | La Provence. Il s'est référé en la matière au récent livre La trahison des pères. Emprise et abus des fondateurs des communautés nouvelles, de Céline Hoyeau. Journaliste de la «génération Jean Paul II», au service religion de La Croix, elle a démontré qu'une dérive sectaire n'existe pas sans un écosystème qui l'a porté et sans maîtres spirituels déviants qui ont eu des complices, des admirateurs et admiratrices ayant encouragé leur carrière et leur impunité dans l'Eglise. L'abbé Jean-François Noël avec Claire Jonard, coordinatrice pour le Centre romand des vocations (CRV), et Sabine Protais, directrice du Centre Ste-Ursule | © Jacques Berset
Pour Jean-François Noël, l'idéal qui enflamme des chrétiens – séminaristes, novices, laïcs -, à l'origine d'une vocation, d'un appel à l'accueil des pauvres, à la justice, à la vérité philosophique, à la beauté de la liturgie, ne doit pas s'isoler, «sinon il devient despotique».
Déjà abonné? Se connecter
Comment accéder à cet article?