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Quand les deux compères de l'humour absurde réalisent un two-man show, on dirait presque un vieux couple. " Ben quand on part en tournée, c'est un peu ça finalement", sourit Arnaud Tsamère qui est en train de titiller son acolyte Ben à l'heure du dîner avant de partir sur Liège et le festival du Voo Rire où ils jouent ce vendredi soir (cfr. leur vidéo décalée sur). " Le déclic de se mettre enfin ensemble est une synchronisation de nos agendas. Parce que l'envie, on l'a depuis très longtemps, depuis qu'on écrit des sketches ensemble. " En effet, le duo a été révélé en 2013 lors de leurs passages à l'émission d'humour On ne demande qu'à en rire sur France 2. Arnaud, on vous a aussi vu sur scène avec notre compatriote Renaud Rutten. Y aurait-il une volonté de revenir aux duos? Ben: "C'est surtout qu'il y a une saturation des humoristes en solo. Il y en a beaucoup trop. " Arnaud Tsamère. "Il n'y a aucun inconvénient à être à deux, je n'y vois que des avantages pour l'instant. Tout va plus vite, surtout en écriture.
Arnaud Tsamère en était même arrivé au point "de vouloir arrêter ce métier-là". "Je n'avais plus envie de rire. Car, pour faire rire, il faut être rempli de quelque chose. Je me sentais vide, éteint. Et comme j'ai toujours accepté le fait de devoir un jour faire quelque chose d'autre de ma vie, comme le sport automobile ou du coaching en entreprises, je pensais que le moment était arrivé. Je n'étais plus en phase avec le métier. " Mais Jérémy Ferrari, humoriste mais aussi votre producteur, vous a fait changer d'avis…
Après quatre années de dépression, il revient avec un nouveau one-man-show, intitulé Deux mariages et un enterrement. Son retour sur le devant de la scène, Arnaud Tsamère le doit notamment à… sa dépression. "À un moment donné, à la quarantaine, la vie te rappelle qu'il y a des problématiques d'adultes qui arrivent, nous confie l'humoriste de 46 ans qui sera dès ce vendredi en tournée en Belgique (). À 30 ans, tu as la bonne idée de tomber fou amoureux, tu as l'âge de te marier et puis, tout à coup, tu découvres que le divorce existe. " Voilà qui explique pourquoi son spectacle s'appelle Deux mariages et un enterrement. " Depuis quatre ans, j'ai effectivement pris un concentré de grosses tuiles sur la tronche avec deux mariages et deux divorces. Avec aussi la naissance de mon fils, un événement heureux mais qui complique le processus de séparation. Sans oublier la maladie de mon père, parti en six mois d'un cancer… J'étais donc bel et bien dans un état dépressif. Tellement de merdes me tombaient sans cesse sur la tête. "
Ce Bordelais diplômé en droit, ancien commercial en fournitures scolaires avant d'assumer sa passion pour le théâtre, affiche cet air charmeur et un brin désabusé. J'étais prêt à arrêter la scène après avoir cumulé en 4 ans deux divorces, le cancer de mon père et son décès. Arnaud Tsamère ouvre son cœur et reconnaît qu'il a connu quelques tumultes dans sa vie personnelle ces dernières années. " J'étais prêt à arrêter la scène après avoir cumulé en 4 ans deux divorces, le cancer de mon père et son décès. Je me sentais vide et sans plus aucune envie de faire rire... " Nous avons transformé les situations pénibles en scènes décalées et très drôles. C'est son ami Jeremy Ferrari, co-auteur du spectacle, qui a eu le chic de transformer les expériences pénibles en situations cocasses dont il s'amuse dans son nouveau stand-up. Avec humour, Arnaud raconte: " Jeremy est très excité par le malheur des autres, alors quand je lui ai raconté que j'étais déprimé et que j'avais envie d'arrêter, ses yeux pétillaient!
"J'aurai tout de suite beaucoup moins de gens qui me suivent!, souligne celui qui poursuit cette adrénaline automobile d'un Dechavanne, Bigard, Tomer Sisley ou encore Vincent Lagaf. Mais le sport automobile est devenu une telle passion que je serais capable de prendre au minimum une année sabbatique pour ne me consacrer qu'à cela. Et si j'avais la possibilité de ne faire que cela, je serais incapable de choisir entre les deux. J'en discutais avec l'ancien gardien de foot Fabien Barthez qui fait pareil. Ça nous a rendus complètement dingues depuis qu'on a mis notre cul dans une bagnole. J'ai retrouvé le trac que je n'ai plus sur scène dans une voiture. J'ai le cœur qui bat comme jamais il bat avant de monter sur scène. Ce n'est pas du je-m'en-foutisme lorsque je monte sur scène, mais je me sens suffisamment armé et paré pour affronter cet événement. Alors que quand je monte dans une voiture, j'ai le trac. Comme je suis encore débutant, je me demande si je vais être à la hauteur. " Quant à la compétition éventuelle avec son épouse, l'humoriste n'y voit "aucune fierté masculine vis-à-vis de ça.
Cette sensation de trac est très similaire au départ d'une course et quand on monte sur scène. Il y a aussi des similitudes au niveau de la concentration, de l'engagement dans l'instant présent. Il faut être à 100% dédié à ce qu'on fait car l'erreur est interdite, que l'on soit sur scène ou en voiture. C'est un parallèle qui me plaît énormément. » Dernière question plus personnelle: d'où vous vient votre amour pour les paperboards? « (Rires). Je vous dis un secret, il y en a encore un dans le spectacle. C'est d'ailleurs très drôle car quand il arrive à la fin du spectacle, les gens applaudissent comme si c'était LE moment tant attendu. Mon amour du paperboard a une explication: c'est que je suis un grand fan de François Rollin qui a toujours fait des spectacles de professeurs et de conférenciers. Cela vient donc de là. Dès qu'on sort un paperboard, cela donne une attitude très professorale. Et cela crée un décalage comique formidable entre la forme, se tenir bien droit à côté d'un paperboard, et les pires conneries du monde que l'on peut raconter.