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Je suis libre de devenir ce que je veux; je vais choisir, tout au long de ma vie, ce que je serai; et je peux à chaque instant devenir autre chose que ce que je suis à ce moment là. L'homme n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait 1. De là le premier principe de l'existentialisme: l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait 2. Pour les objets c'est l'inverse. Sartre prend l'exemple du coupe papier; il existe un concept de coupe papier qui définit une certaine utilité, une fonction précise de cet objet. C'est son essence, ce qu'il est. Cette essence précède son existence: on va construire cet objet, le faire venir à l'existence, de manière à ce qu'il réponde à cette fonction. Et il n'évoluera pas. Si l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait 3, premier principe de l'existentialisme, alors, l'homme devient entièrement responsable de ce qu'il est. De plus, il est responsable de tous les hommes. En effet, faire un choix, c'est implicitement dire que ce qui est choisi a une valeur, et une valeur pour tous les hommes: en me choisissant, je choisis l'homme 4.
[... ] La conscience est un trait d'union entre ce qui a été et ce qui sera, un pont jeté entre le passé et l'avenir. » ( L'Énergie spirituelle, 1, « La conscience et la vie », 1919) La conscience effectue, en quelque sorte, la synthèse entre le passé et l'avenir: elle relie les moments différents, si bien que, pour moi, aucun moment de mon passé ne m'est totalement étranger. Plus encore, je me reconnais dans l'image de celui que j'ai été. Mon passé fait partie de moi. c. Le déterminisme temporel Dire de mon passé qu'il a forgé ma vie présente, c'est lui donner un poids considérable. En effet, si je suis entièrement déterminé par mon passé, et par les événements qui le constituent, c'est reconnaître que je suis privé de liberté. Les psychologues expliquent aujourd'hui qu'un enfant ayant été maltraité pendant son enfance a tendance, une fois devenu adulte, à faire subir à ses propres enfants les sévices qui lui ont été infligés. Cela signifie que notre identité se structure en fonction de certains schémas éducatifs: il peut en effet sembler « normal » à un adulte ayant été maltraité que la relation parent/enfant soit fondée sur la violence.
L'épreuve majeure de l'existence humaine Une épreuve est une chance de découvertes, d'explorations, de questionnements. Le niveau de difficulté de l'épreuve est fonction du changement profond en cours. L'épreuve développe le courage, la patience, la force, l'endurance, la bienveillance, l'humilité. L'épreuve dépouille. L'Homme intérieur s'accroit d'autant plus que la difficulté de l'épreuve est grande. Affronter sa solitude revient à aborder sa peur de la mort mais aussi de sa propre puissance. Dans le silence, on peut se préparer à son destin de mortel. Cela nous permet de mieux apprécier la Vie, l'Amour. Connaissant la solitude, on vit avec courage, lucidité et attention. Je suis unique, irremplaçable et d'un grand prix. Je deviens acteur de mon histoire. Être seul: La voie de la liberté Personne ne peut dire ce qui est bon pour moi. Savoir vivre seul est un barrage contre la manipulation mentale, la récupération sectaire, le phénomène de mode. Cela nous renvoie à notre jugement personnel, notre intuition, notre esprit critique.
L'isolement est une méthode de détoxication, c'est une stratégie de vie dans laquelle on organise des pauses comme celles des vacances. La liberté La clé du bonheur est au contraire d'apprendre, avant tout, à vivre seul. Libre. Libre de porter son propre destin. D'en faire ce que bon nous semble, de le partager avec qui nous le désirons et, pourquoi pas, de ne pas le partager. D'abord apprendre à être seul Je suis la seule à me connaître réellement, sans fard. La seule à croire suffisamment en moi et à pouvoir faire quelque chose pour moi. Personne ne sait pour moi. Une fois que l'on a touché à sa solitude, en profondeur, on peut vivre en couple ou seul, peu importe. Si je suis sûre de pouvoir vivre sans l'autre, la force est en moi. Je ne crains pas la séparation d'avec l'autre. Je ne lutte pas. Je n'ai peur de rien. J'aime. Être sûre que je peux vivre seule me permettra aussi de savoir prendre sur moi, de m'assumer, de tenir bon au lieu d'accabler l'autre, de le peiner ou d'exercer mon emprise sur lui.
». Liberté de la Volonté Schopenhauer conclut son Essai en démontrant que la liberté réside dans l'essence de ce que nous sommes, c'est-à-dire dans la volonté et non dans l'action. L'essence de l'homme est libre mais son action est nécessairement déterminée car c'est « par ce que nous faisons que nous reconnaissons nous-mêmes ce que nous sommes ». « L'homme ne fait jamais que ce qu'il veut, et pourtant, il agit toujours nécessairement. La raison est qu'il est déjà ce qu'il veut: car de ce qu'il est découle naturellement tout ce qu'il fait ». Cette conclusion est au cœur de la philosophie de Schopenhauer. L'essence de l'homme (la volonté) est la même que celle qui habite les animaux, les plantes, les pierres etc. Cette volonté aveugle est totalement libre. Elle fait ce qu'elle veut, l'homme n'est qu'un phénomène ou l'une des multiples manifestations de la volonté. L'homme est volonté et fait ce qu'il veut. Mais cette liberté ne réside pas dans la liberté d'action qui est soumise à la loi de la causalité ni dans l'indifférence des choix mais dans ce que nous sommes.
On voit là se profiler la seule liberté concevable qui est celle de mieux se connaître pour s'accepter. Précisons-le au passage: sur cette question précise, Freud a pillé Schopenhauer pour élaborer sa théorie psychanalytique. « Chaque action d'un homme est le produit nécessaire de son caractère et du motif entré en jeu. Ces deux facteurs étant donnés, l'action résulte inévitablement. » Pour qu'une action (ou effet) se produise, des causes extérieures doivent provoquer nécessairement l'être affecté à manifester ce qu'il contient (son essence intérieure): car « celui-ci ne peut agir autrement qu'il n'est... Toute existence présuppose une essence: c'est à dire que tout ce qui est doit aussi être quelque chose, avoir une essence déterminée. Une chose ne peut pas exister et en même temps n'être rien. » Donc, tout ce qui arrive, arrive nécessairement. Naïf celui qui croit qu'il a une quelconque emprise sur les événements. La liberté consiste à accepter l'inéluctable. Nietzsche dira plus tard avec la formule amor fati qu'il faut non seulement accepter ce qui advient mais aussi l'aimer au point de le vouloir à nouveau encore et encore (l'éternel retour).