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Réservé aux abonnés Publié le 27/08/2021 à 12:53, Mis à jour le 29/08/2021 à 09:48 CRITIQUE - Une rétrospective majeure à Colmar et une célébration thématique à Avignon, au Palais des papes, mettent à l'honneur ce portraitiste doué qui a fait du grand format une marque de fabrique. Envoyée spéciale à Colmar et Avignon C'est un tour de France que Yan Pei-Ming, né en 1960 à Shanghaï sous le signe du Rat dans un temple bouddhiste désaffecté où vivait alors sa famille, a opéré minutieusement, comme un pèlerin de l'art, depuis l'été 2019. Cet été-là, pour le 200 anniversaire de la naissance de l'ogre de peinture, il était chez Gustave Courbet, dans son atelier d'Ornans, où il confrontait en deux tableaux géants, L'Artiste à 58 ans, Yan Pei-Ming et L'Artiste à 58 ans, Gustave Courbet, comme on souligne une filiation. Ming peintre prix de. À lire aussi Yan Pei-Ming, made in China Le Musée Courbet l'accueillait en maître à Ornans. Puis, à l'automne, ce fut Paris. Le Petit Palais lui fit place dans ses collections et le Musée d'Orsay lui offrit une Carte blanche, trois tableaux monumentaux sur le deuil de la mère qui ne faisaient qu'un, autour d' Un enterrement à Shanghaï.
Mais il parle mal français et échoue au concours des Beaux-Arts de Paris. Yan Pei-Ming part alors pour Dijon où le propriétaire du restaurant Le Dragon rouge, ami de son oncle, l'engage comme serveur. L'année suivante, en 1981, il est reçu à l'école des Beaux-Arts de la ville. Il est déterminé à devenir peintre. C'est sa vocation. Il en a la conviction. Dans le logement mis à sa disposition par son employeur, il utilise le miroir scellé sur la porte de l'armoire pour peindre des autoportraits. Yan Pei-Ming, peintre d'histoires - Challenges. "Pas besoin de modèle, je pose pour moi-même", s'amuse-t-il. En 1983, à Amsterdam, il visite une exposition qui réunit des autoportraits de Rembrandt et de Van Gogh. Il cesse de se peindre lui-même. Dans la foulée, il découvre les expressionnistes allemands. Leurs toiles inspirent son propre travail qu'il présente pour l'obtention de son diplôme en 1987. Il a peint à l'acrylique, mais il préfère la peinture à l'huile: il aime "la matière" qu'elle pose sur la toile. Yan Pei-Ming, que ses amis ont pris l'habitude de surnommer Ming, se lie avec les fondateurs du Consortium, le centre d'art contemporain dijonnais, à la pointe de l'avant-garde (il a montré Boltanski avant Paris), mais pas question de renoncer à la peinture.
Crédit photos: Michel Quinejure DISPONIBLE EN REPLAY SUR Prolongement du documentaire Influences "Yan Pei-Ming, de Ornans à Shanghai", le réalisateur Michel Quinejure filme en immersion totale dans l'atelier dijonnais de Yan Pei-Ming, une oeuvre en devenir: "Un enterrement à Shanghai". Les personnages sur la toile sont les acteurs d'une histoire mise en scène par le peintre. Ming ne fait pas d'esquisse et travaille directement la composition sur la toile. Ming peintre prix 2020. Il peint, efface, refait, repeint, change la position d'une tête, la couleur d'une autre… pour jouer avec la perspective, le relief. Au fil des jours, Ming se confie par bribes à la caméra, commente sa technique, partage son expérience et ses états d'âme. C'est la première fois que Ming peint autant de personnages, plus de soixante. Une oeuvre aux dimensions impressionnantes 6m68 sur 3m, identiques à l'oeuvre de Courbet "Un enterrement à Ornans". Voir ce second documentaire de 52′ en streaming en cliquant ici.
Mon nom n'a pas changé parce que je suis né avec, mais autrement je suis Français. Lire également: La résilience du marché de l'art Ce